mardi, août 27, 2013

Embrunman 2013 : le vélo

Vélo : 185,5kms (compteur réglé à 2,089m par tour de roue) en 6H55 !!!
J’enfourche mon fidèle felt sc1 équipé « triathlète montagnard » : prolongateur long, compact 50x34 et cassette 12x29 « miche » sur mesure, roues easton EA90SLx légères et aéro (profil plus bas pour voir et éviter les pbs de l’année dernière sur le retour) et alu pour le freinage. J’attaque la première côte en buvant et en ouvrant mon premier pain d’épice gerblé. Un gars à côté de moi qui sirote un gel me lance : « ça a l’air meilleur ce que tu manges » et plusieurs spectateurs me souhaitent un bon appétit. Je les remercie J
Je suis pas mal dès le début, je remonte beaucoup et on me double (très) peu ou alors durant un court laps de temps simplement. Pourtant je ne suis pas un gabarit grimpeur et bien que l’allure soit « appuyée », je ne suis pas dans le rouge. Je passe le 34x29 quand il faut, évite de travailler en force. Donc soit je suis bien, soit j’ai très mal nagé et je remonte…
Au bout de 50’ je finis par décider de la suite. Je suis « en canne », avec les mêmes sensations qu’à Vendôme cette année, ou qu’à Nice en 2007 ou 2008. Je suis bien et je décide d’en profiter tant que ça dure, sans m’enflammer mais en étant un cran au dessus en effort sur ce que j’estimais au départ. Ca pétera quand ça pétera, mais autant se faire plaisir ! Et puis je suis certain que ce genre de truc plairait à Mitch, il m’avait envoyé un message en me disant « appuie ». Donc j’appuie.
Au premier pointage on me dit « 165ème », ce qui est pas mal vu le nombre de participants cette année. Donc je suis bien.
Peu avant l’épingle du 25ème je double Seb. Je lui dis que je suis largement au-dessus de mes pompes et qu’il a raison de rouler comme il le fait. Le mode suicide est engagé pour moi.
Je compte les places gagnées, et comme je n’en perds pas (hormis 2/3 en descente), ça fait sourire.
Retour sur savine le lac et je confirme ce que je voyais dès que c’était un poil roulant depuis le début : posé sur l’aéro je prends le champ rapidement dans cette configuration.
Arrivé sur Embrun, la foule est nombreuse, on a à peine 2m de large pour passer au milieu de la route. J’entends un « Aller Antoine, Will est X minutes devant ». J’ai pas bien entendu le « X » mais je crois avoir entendu 8… Ca fait déjà beaucoup de repris…
Au bout d’1H45 je fais un premier point avec moi-même :
-          je roule vraiment fort, je vais lever un poil le pied
-          qu’est ce que je bouffe !
-          qu’est ce que je bois ! (je suis passé aux bidons de l’orga… et en boisson énergétique c’est rempli au 1/3… pas suffisant même pour une dizaine de bornes !)
2H de fait, je regarde la moyenne : 29,2…. Ouch… on est dans les gorges, j’adore cet endroit, je suis posé sur l’aéro, je roule. Au loin j’aperçois un maillot bleu et or qui grossit progressivement. A 50m j’hurle un truc du style « WWWWIIIIILLLLLLL, je vais te bouffer !!!!!!!! ».
Arrivé à sa hauteur, je coupe les watts, on échange quelques mots sympa, je lui dis de continuer comme cela, de ne pas suivre le mauvais exemple, que je me fais juste plaisir puis je me mets en mode superman en criant un stupide mais humoristique « la victoire ou la mort ! » et je reprends ma route.
2H30 de route, et toujours 29,2 de moyenne. Ca devrait bientôt prendre une claque…
Je commence à en avoir marre de devoir gérer la boisson énergétique entre 2 ravitos de l’orga, toujours des bidons remplis au 1/3 et comme je garde un bidon d’eau, ce n’est pas suffisant.
Je finis par m’arrêter pour faire remplir un bidon à bloc. Le très gentil bénévole (qui suit les consignes, c’est tout) utilise 3 bidons pour m’en remplir un. Je repars. Ca devrait suffir jusqu’à Arvieux.
Virage à gauche, on attaque les choses serieuses.
Il fait chaud, mais pas caniculaire. J’ouvre le maillot, je mets le 34x29 et on monte maintenant en souplesse jusqu’en haut !
La première partie offre de petits moments de répit, puis arrive Arvieux, le panneau « sommet 10kms », je roule depuis 3H10 et je me dis alors qu’un 4H en haut est possible, sachant que case déserte offre un peu de repos et fait remonter la moyenne à 3kms du sommet.
On attaque les gros pourcentage. Un gars devant moi roule bizarrement, la main droite vers le bas. Je vois quelques gouttes de sang perler. Je lui demande si ça va, il me répond qu’il s’est coupé (comment ???!!!!). Il interpelle des supporters de son club au bord de la route.
Je continue de monter, en compagnie du dossard 1059 qui grimpe bien et de façon régulière.
Il y a beaucoup de voiture, et cela gâche un peu le moment. Le diesel se fait sentir. Certains ont un comportement très prudent et respectueux, d’autres cherchent à passer et mettent pied au plancher dans un grand panache noir dès qu’ils le peuvent… mais bon… ce sera pire derrière…
Les derniers lacets sont parsemés de spectateurs joyeux et motivés.
J’arrive en haut de l’izoard, récupère mon sac perso, on me dit « 114ème », la montre est à 4H02. Je me demande quand je vais péter… Un gars s’énerve contre le bénévole parce qu’on ne trouve pas son sac. Je lui dis très aimablement de se calmer et que ce n’est pas de sa faute. J’attaque la descente. Un peu de fraîcheur me saisit les cuisses. Le compteur dépasse à plusieurs reprises les 70kmh. La densité de coureur est faible, je prends peu de risques même si je pense descendre plus fort qu’en 2012. Déjà Briançon, la chaleur est revenue. La route est pourrie, puis on rejoint la nationale.
J’en profite pour redécrocher 2 gars revenus sur moi dans la descente… quand ça roule…. Je roule…. J’envoi un sms à Madame où je marque « 14H ». C’est l’heure à laquelle je pense pouvoir passer devant la maison à 2kms de l’arrivée… si je ne pète pas… Petite côte pour tester les jambes après plus de 20kms de relatif repos, ça va, ça tourne. Redescente, je double régulièrement des gars qui profite du parcours et ne font pas parti de la course. A chaque fois il y a un petit mot d’encouragements. C’est sympa.
Arrivé pallon. 34x29, 102ème en bas, 98ème en haut, passage en 5H20 contre 6H04 en 2012, je commence à me dire que les 7H sont vraiment jouables. 10,5kmh mini. Je me fais une petite séance « CP30 » (puissance maxi tenable sur 30’). Les spectateurs sont nombreux, les encouragements nourris. Arrivé en haut, ça tire un peu, mais ça va… Je baisse un peu les watts puis ça redescend vers l’aérodrome par une petite route sinueuse. Le vent est moins défavorable que l’année précédente. Puis arrivent les kms les plus longs, les 20 derniers avant d’attaquer la montée vers Embrun puis Chalvet. C’est là que le manque de « sorties longues » se fait sans doute un peu sentir, même si je fais mon « meilleur partiel » ici.
Dans la remontée vers Embrun, je croise peu de pro qui en sont à leur 7ème km cap, donc je suis pas mal. J’attaque Chalvet avec un coucou pour le reporter « Robin » qui nous filme au passage. Toujours 34x29. J’échange encore quelques mots avec un gars qui fait le yoyo avec moi depuis 40kms et qui a roulé trèèèss fort les 5 premières heures (la course à pied sera encore plus dure pour lui que pour moi…) puis je profite du paysage.
Descente prudente, coucou à la famille à qui je lance que la cap va être difficile…. puis les 2 derniers kms à bloc, et pose du vélo… 6H55.
Là je suis partagé : je souris et je ris de m’être fait plaisir et d’avoir fait ce chrono, et je souris et je ris de me dire que je vais déguster sévèrement sur la cap !

1 commentaire:

philbruy@hotmail.com a dit…

pfff quel voyage vers le passé et vers le retour puisque tu me donnes envie d'y retourner, j'attaque ton cr du marathon, Bravo pour ton parcours cycliste ---- excellent ! hate de lire la suite !

Phil