mardi, mai 31, 2011

Bi séries Vendôme 2011 (*)

Au milieu de ma courte préparation volumique pour Nice (en prenant garde de rester toujours en dessous des 10h hebdo), il était donc prévu un petit enchaînement sprint-MD en ce beau week end de Mai, afin de voir si la pente de la forme était toujours ascendante.
Le but était de faire un peu de volume tout en conservant beaucoup d’intensité.

Le SPRINT (Samedi 17H) :
C’est en équipe que nous nous alignons sur cette manche de D3 (tout de suite, on sent le niveau !) du championnat de la ligue du centre. Tous motivés, tous plus ou moins préparés, plein d’entrain sous ce soleil flambant neuf, nous préparons notre petit paquetage de transition. Notre membre toulousain adopté par le club s’est courageusement aligné également sur le sprint en échauffement du MD qui lui servira à préparer Nice. Du coup on est 4 avec Franck et Julien dans ce cas…
Pour moi l’optique est de nager à fond, rouler à fond et courir pas à fond, sauf si je pose bien le vélo…
Bref, départ natation, je pars effrontément en seconde ligne et je ramasse sévère. 200m de water polo plus tard, je suis complètement asphyxié, je ne pose rien du tout, je reste la tête relevée, bref je commence à douter du bien fondé de la méthode « strechcordz »…
Je sors de l’eau la bave aux lèvres en marmonnant des choses du style « grmgrmgrmlgmrmgrml maintenant y’a plus qu’à rouler comme un âne ». Ma chère et tendre épouse supportrice est encore là avec ma fille (donc je ne dois pas être trop trop mal quand même sinon elle disparaît en général…) et me signale que Franck et Jeff ne sont pas loin devant. Sachant que Franck a nagé 5 fois depuis janvier (sans strechcordz lui), que Jeff est un demi-débutant en triathlon, je me dis que ce n’est pas forcément glorieux.
Bref… tout ça pour dire qu’une fois le vélo sorti du parc, j’arrête de réfléchir et je mets la gomme. Ca marche pas trop mal visiblement parce que je remonte bien mes ami(e)s triathlètes par petites grappes, sans voir trop de drafting (un peu quand même… j’ai appris de la part du dossard St Avertinois n°217 que la distance réglementaire était de 1,5m !). Fin du premier tour, ça roule toujours, je remonte toujours donc, je roule… « Je roule donc je suis » disait d’ailleurs un célèbre grec triathlète (ou cycliste).
Rentré au parc, je n’y découvre pas trop de congénères à 2 roues, les jambes sont biens, je n’hyperventile pas, donc je pars… en oubliant de retirer mon casque et mes lunettes…. Damned ! Etais je tant dans l’esprit de combat que j’en restâsse avec Haume et visière fumée pour affronter les preux coureurs à pieds ?! Après 2 demi voltes prestes et aériennes je redépose mon bordel à l’emplacement dédié et repars galoper.
Je tricote donc sans douleur, et sans perdre de place, ou en étant de taille du moins à lutter contre ceux qui m’entourent. Ok, une fusée me passe mais bon, c’est pas pareil là… ce doit être un relais (comment ça y’a pas de relais !).
Second tour, Hugo (revenu exprès d’Australie pour voir mon sprint, non ? Ah bon… en tout cas ça fait plaisir !) me vocifère un truc sur mes mollets. Ok, Hugo, ok, c’est bon, je me sors un peu les tripes pour finir, c’est bon… Je tiens toujours le même rythme, et je crois doubler 1 ou 2 gusses dans le même tour que moi. Je ne me retourne pas pour voir si on me rattrape ou pas, puisque les 1er et second tour se mélangent. Plus que 700m, je mets le paquet pour tenter de faire croire à d’éventuels poursuivants que je suis bien. Plus que 200m, une petite côte, j’utilise les séances de sprint en côte pour placer une petite mine et ça tient jusqu’à la ligne.
Ouf… ça c’est fait. 25/203 « finishers » : 87ème temps nat, 10ème temps vélo et 26ème temps cap. Cool…

Le MD (Dimanche 11H)
Ok, la veille j’y suis p’têt allé un peu fort, mais les compagnons aidant, j’ai la patate ce matin et psychologiquement je suis à fond. On se retrouve donc Franck, Julien, Jeff et moi dans le parc avec mon cher cousin qui fait là son premier MD (1 an après avoir mis plus de 20’ sur la nat du sprint !). Comme il a oublié son « top du club », il a le droit à un prêt « maillot tri attitude 41 » avec obligation morale d’y faire honneur.
Le soleil tape déjà, le temps est idéal pour la perf à vélo (pas trop de vent, soleil) et traître pour la perf à pied (pas trop de vent, soleil… je l’ai déjà dit ?) d’autant plus qu’on retrouve le parcours historique pédestre qui n’est pas extrêmement roulant…
Suite à ma déconvenue natation de la veille, j’aborde la première partie de l’épreuve avec une moue dubitative… Pour la première fois j’ai l’impression que je vais subir la partie natation d’un triathlon… Je décide le mode « prudent » : partir cool, me concentrer pour avoir la moins mauvaise technique et position possible, gérer et attendre que ça passse.
Départ, plic ploc, je nageotte. On met la tête biennnn dans l’alignement du corps, on met une boooonnnne amplitude, on ne force pas, on resssspire, on lève la tête tous les 9 puis 12 puis 18 mouvements, on va bieeeennnn droit. Plic ploc, première boucle de 1000m en 17’30. Bon, moins pire que prévu. On replonge, et on remet ça. Plic ploc. Seconde boucle en 16’45. Trraaannqquille. Je commence même à me faire plaisir. On re re plonge. Ploc plic. Dernière boucle en 16’42. Transition souple, j’entends le speaker annoncer « 81 » à ma grande surprise (80ème individuel hors relais). Je commence à m’équiper pour le vélo et je vois arriver la dream team TA 41 au complet ! Transition en mode patrouille super sympathique.
Bon, c’est pas tout ça, mais maintenant va falloir rouler !
Contrairement à 2010, je me mets tout de suite dans le rythme, clignotant à gauche et ça tourne rond. Je m’alimente bien (nouveau petit test en cours), je double, je relance, je monte les côtes assis en fréquence, je m’offre des mini plages de récup dans les zones très rapides, je soigne les trajectoires. Bref, je me fais plaisir sans forcer outre mesure.
A 3kms de la fin de la première boucle je me fais passer par un avion. Impossible d’envisager de prendre le rythme sans être déraisonnable. Il prend doucement le large.
Première boucle en 1H09’30… wwaaoouuhhh sympa ! Un petit détour devant les stands contrairement aux 2 dernières éditions (ce qui permet d’avoir 2x la même boucle) et on remet ça.
Je gère l’allure, ne m’enflamme pas, n’essaie pas de suivre 2/3 gusses qui me doublent avec un faible différentiel, les écarts restent stables rapidement de toute façon.
Je m’alimente bien, relâche un peu sur la fin, et boucle ce second tour en 1H12.
2H21’30 pour la partie vélo et 28ème temps individuel.
Je pars cette fois sans casque ni lunettes , relativement frais et je prends une allure « souple ». Rapidement 3 gars me passent dont 2 que je reprends 2kms plus loin sans avoir accéléré. Je trottine sans forcer et rapidement la mi boucle (oui, j’aurais pu écrire le mi parcours de la première boucle… mais c’est un peu lourd…) arrive où j’apprends que je suis « dans les 30 ». A l’ombre des arbres bordant le Loir, je suis toujours bien, et je me dis que cette place vaut le coup que je m’arrache un peu dans le second tour. J’ai du perdre 4 places en tout mais 3 me paraissaient être limites et rattrapables.
Fin de la première boucle en 52’50, chaud, mais pas fatigué. Petit coucou à mes chéries. Hourra des supporters venus en nombre scander le nom de « boubou » qui, n’étant pas là, m’a donné procuration pour ses « hourras ». J’accélère donc un peu. Le changement de rythme est un peu dur au début puis ça va. Je repasse progressivement quelques concurrents, prends des nouvelles de boubou auprès d’un gars du MSA Tri, salue mon cousin en le passant (premier tour à pied). Bref, vous vous dites que je suis peinard là, mais en fait ça commence à taper un peu à 3kms de l’arrivée. Je joue à saute mouton avec les concurrents qui sont dans leur premier tour, ça focalise l’attention.
Je reprends encore un gars dans son deuxième tour, puis en remonte doucement un autre, réussis à le passer. Tant que j’y suis, autant me mettre minable jusqu’au bout donc je fais un dernier 700m vraiment rapide, repasse un dernier concurrent et sprinte sur la ligne pour bien me ruiner les mollets. 22ème temps individuel à pied et 12 places de gagnées à ma grande surprise.
Au final 19ème individuel/423 et 1er régional par chance en l’absence des gros clients habituels. Ce qui me vaut l’indigne honneur d’être qualifié en catégorie « élite » pour les france LD de Dijon… Que je ferai seulement une semaine après Nice, pour honorer (par ma présence, pas ma performance) le maillot du club et les partenaires.
Bravo à Franck, Jeff et Joel pour leur perf, toujours avec le sourire! Julien a connu quelques soucis alimentaires qui ne lui ont pas permis de finir malheureusement.
Merci à ma femme et ma fille de m’apporter autant de soutien et de quiétude.

(*) Référence au tri séries 190 dont le récit est disponible dans un autre excellent épisode « des merveilleuses aventures d’Antoine au pays des triathlètes », opus septembre 2010.

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Sincèrement bravo !
Il va falloir que je me penche un peu plus sérieusement sur tes méthodes d'entrainement (jusqu'au max 10h hebdo je te suis mais après ....). J'ai fais ce tri en prépa Zurich et tu m'a mis 59' pourtant je pensais être en bonne forme mais j'ai pris cher en vélo et en cap (ce qui commence à faire beaucoup sur un tri !). J'y suis allé la fleur au fusil , bien fait pour ma pomme!
bonne recup et bon Nice
Loïc

Triatpeul a dit…

Je renchéris sur le commentaire précédent : bravo !
J'étais présent à Vendôme, malheureusement terrassé par la gastro, j'ai abandonné; mais du coup j'ai assisté à la course et je t'ai vu très bien sur la course à pied notamment (et ton temps confirme)
Je faisais partie des sceptiques par rapport à ton entrainement de cette année mais là chapeau et je te souhaite le même succès à Nice.
J'y serai aussi mais avec des ambitions bien moindres (et sans gastro...)
Fred.
PS: ta fille est trop craquante (j'ai une fille de 4 ans aussi)

Antoine a dit…

Merci pour vos messages! J'aimerais pouvoir mettre un visage sur ces commentaires une prochaine fois!