Samedi 14 Mars 8h, ma petite nous réveille. Petit déjeuner tranquille, je finis de préparer mon sac au fur et à mesure que le temps passe. Le temps est couvert avec un petit vent frais, les conditions me paraissent bonnes pour ce genre de course.
Une bise à mes 2 chéries et je rejoins le RER rempli de gens portant un accoutrement peu commun dans ce type de transport.
Le transfert depuis la gare de St quentin en yvelines se fait en autocar, l’ambiance est bon enfant. Un peu de marche pour rejoindre la ligne de départ et j’y suis.
Les joyeux lurons du SAS TRI 37 (et ASFAS) me rejoignent et nous nous préparons dans une bonne ambiance teintée d’un « mais-qu’est-ce-qu’on-fout-la.com ». Petite photo de groupe, petite vidéo de coach bertrand équipé de sa caméra frontale et nous rejoignons le troupeau derrière la ligne de départ.
C’est parti !
Bien sûr tout le monde me double… je pars sur un rythme prudent et durant 1h30 je peux légitimement évoquer 2 hypothèses : soit je suis nul soit beaucoup de monde part trop vite.
Ce début de parcours est un mélange de sentiers boisés et passages urbains. C’est très roulant, pas piégeux, sympa.
Puis arrive les premiers faux plats et côtes et là… eh bien je cours sans forcer alors que presque tout le monde marche J . A la faveur d’une bonne grimpette je repasse une grande partie de mes compagnons de jeu (bertrand, guillaume, olivier, marina,…) et continue ave plaisir. Sauf dans les descentes où je me fais doubler par des avions… incapable de suivre… sans doute un peu trop d’appréhension pour ma cheville encore… mais ce sera un point à travailler à l’avenir.
Arrivée au premier ravito (21ème kms, 2h05, 502ème, FC149, D+ 135m dont seulement 20m la première heure !), je fais le plein du camel et récupère quelques barres énergétiques avant de m’élancer pour le « gros morceau » du parcours : 29kms sans ravitos et une succession de montées/descentes savamment choisies parmi les plus raides possibles (pour bien connaître les environs c’est proche du sadisme ! on contourne les pentes moins raides pour aller récupérer les plus abruptes).
M’étant fait passé par quelques gars du SAS (ravitaillement un peu long…), je les reprends dans les premières côtes qui suivent cette petite pause.
Le rythme est bon, je double en côte, ne me fait plus reprendre sur le plat mais pour les descentes ce n’est toujours pas ça… à travailler (bis).
Je veille à bien m’alimenter : boisson énergétique toutes les 10’, solide toutes les 40’, sel toutes les heures. La machine tourne. Au bout de 4H de course, dans une descente, je ressens un début de douleur dans mon genou gauche. J’ai déjà eu des problèmes de tendinite à cet endroit jusqu’en 2005 mais la pratique assidue du vélo me permettait depuis d’éviter les problèmes par une bonne tenue du genou… j’ai certes moins fait de vélo depuis Nice 2008 mais bon…j’espère donc que la douleur va se stabiliser. Vers 4h30 de course, la douleur me contraint de « marcher vite dans les descentes ». En côte pas de problème, sur le plat ça tiraille un peu mais cela reste supportable.
Je passe en 4H49 et 311ème place au point de contrôle « volant » du 43ème. Quelques minutes plus tard je ne peux que marcher doucement en boitillant dans les descentes et trottiner sur le plat. La douleur est vive à présent. Rageant… J’arrive en fin de poche à eau (2L ne sont pas suffisant pour moi pour plus de 3H de course, à savoir).
Je vais mettre plus d’1h pour parcourir les 7kms qui me séparent du second ravitaillement. Ce qui me laisse le temps d’accepter doucement l’abandon… les cuisses vont relativement bien, le mental aussi mais je dois me résoudre à être raisonnable et ne pas risquer plusieurs mois de « off » par simple orgueil d’arriver au bout…
Un petit moment de bonheur à quelques centaines de mètres du 50ème en croisant ma femme, son frère et ma petite chérie qui me saute au cou. Je peux faire le beau en courant puisque… ça grimpe ensuite.
Arrivé au point de contrôle en 5H52 et 389ème place… logique (3H42, FC141 et D+ 705 sur les 29kms), je me ravitaille, vois arriver marina en pleine forme, guillaume, olivier et coach bertrand un poil plus atteint peut être mais encore « frais pour la distance ».
Je les informe de mon abandon et vais rendre ma puce…
Voilà… prévision de ma femme confirmée (encore une fois) et encore un abandon sur un trail… pas bon pour le mental.
Allez, on verra pour le suivant…
Le plus dur à accepter à la lecture des dénivelés c’est qu’il ne me restait qu’une bonne heure de grosses montées/descentes et que le plus dur de ce côté était fait… mais à la vue des douleurs en marchant dans les heures qui suivent ça ne serait pas passé…
Les + :
- musculairement ok
- mentalement ok
- alimentation ok
- ambiance sympa
- organisation impeccable
- les montées j’adore !
- la petite équipe
Les - :
- les descentes… je suis mauvais de chez mauvais
- 2L d’eau pour plus de 3H de course ce n’est pas suffisant pour moi…
- le vélo m’est essentiel dans ma prépa pour éviter les problèmes de genou
2 commentaires:
bravo Antoine, beau récit comme d'hab.
Tu as bien fait d'abandonner pour éviter une blessure trop grave.(même si l'on n'en attendait pas moins d'une personne coupable d'autant d'analyses cliniques de l'entrainement... ;-D )
Dans ce genre de moment, il faut parfois plus de courage pour abandonner que pour poursuivre.
chapeau l'artiste !
bises à tes deux femmes.
pj
Merci PJ. Le plus rageant dans l'histoire étant que mis à part le genou tout le reste était ok. Courir dans les côtes ne m'avait pas du tout atteint de façon étonnante, sûrement la spécificité de mon entrainement "côtes" et les restes des adaptations des 2 années précédentes (travail musculaire important à vélo, VMA courte et longue en côte,...)
Enregistrer un commentaire