dimanche, septembre 26, 2010

19'19

Reprise en douceur vendredi par un "600m bateau gonflable" dans le cadre du challenge inter entreprise agglopolys. Malgré un sabotage d'une de nos pagaie par l'équipe "première" sur laquelle nous revenions à grandes brasses nous finissons 4ème sur 350 équipes.
2 équipes et 2 podiums : 2ème et 4ème. Superbe ambiance.

Pour enchaîner un petit 5kms test hier sur mon parcours de référence et nouveau record de justesse (19'19) malgré une forme qui commence à baisser et la succession d'apéro de ces 15 derniers jours...

Je vais attaquer sérieusement la préparation pour le marathon de la rochelle dès cette semaine avec comme objectif un 3h15 ambitieux...

lundi, septembre 20, 2010

Joué les tours 2010 : Un but, une mission : se faire péter le caisson

Le temps est clair, une très faible brise balaie l’étendue d’eau devant moi. Je vois Franck au loin qui s’approche, chevauchant son décathlon titane luisant de mille reflets en ce dernier jour d’été.
Il s’arrête à ma hauteur, je suis immobile. J’attends qu’il me parle. Les Sébastien Becker, Pierre Le Noach et consorts ne m’impressionnent guère (je n’aurai pas l’occasion de les voir sauf s’ils me prennent un tour), leur plastique parfaite ne leur permet pas de comprendre ce qu’est la souffrance sur un triathlon sprint. Par contre, même si je sens sommeiller en Franck l’ancien athlète de haut niveau, je peux percevoir chez lui quelques signes extérieurs qui nous rapprochent. Meilleur nageur et coureur que moi, la passe d’arme risque d’être terrible.
Il brise le silence d’un violent éternuement suivi d’un long reniflement qui me fait sonder le puissant volume thoracique de l’athlète présent devant moi.
« J’ai encore la crève » me dit il. Je compatis quelques instants mais me tient sur mes gardes. Une bête blessée reste dangereuse.
Quelques instants passent, le temps de positionner notre petit bordel dans le parc, d’enfiler nos combis (gggnnniiiiiiiii… dis franck, ça rétrécirait pas le néoprène dans l’eau douce ? Non ? T’es sûr ?) et d’écouter le briefing (ssccrriiiiiii alors deux min-crack-clllonnngggg-zziiiiiiiii-d’attention messieurs bbbbrrouhahaha…..), nous nous dirigeons d’un pas léger sur les cailloux vers le lac.
Pour la première fois depuis de longues années (en fait, pour la première fois tout court lors d’un tri) : je m’échauffe ! La vieillesse sans doute.
Après quelques minutes d’1-2-3 soleil avec les arbitres… on aavvaannncceee, l’arbitre arrive : on reccullllleeeeeeee, pis dès qu’il a le dos tourné on avvaaannncceeeee, zut on s’est fait capté… on recculllleeeeee, etc…
C’est le top départ !
La stratégie est claire : YYEEEAAAHHHHHHH !!!! A BLLLOCCCCCC !!!!!!
J’aimerai pouvoir dire : je m’extrais de la masse en mettant un peu de rythme juste avant de poser ma nage pour prendre la tête du premier groupe…. Mais la vérité est que je mouline comme un malade pour tenter de ne pas me prendre une mine par le 5ème groupe… Appuis zéro, tête relevée, et après 3 manchettes et 2 coups de pieds en pleine tête, un verre de lunette à moitié rempli d’eau et en pleine hyperventilation je décide de tenter de faire plus de 3 mouvements sans relever la tête…
La première bouée est passée et je vois plein de bras devant, ce qui signifie que je suis à la ramasse. La honte n’ayant jamais, pour le moment, tué personne, je continue à me débattre comme un noyé en tentant de chopper les pieds de tout ce qui se trouve dans les environs. Il me semble vaguement que je me stabilise… je ne vois pas de bouée devant mais comme on est plusieurs à aller au même endroit je suis…
Seconde bouée, et retour vers la plage… je tente de bouger frénétiquement les jambes pour « réactiver la circulation sanguine » dit on dans les belles revues triathlétiques mais mon palpitant me signale que ma circulation sanguine est à 2 doigts de me faire péter l’anévrisme et qu’il est incapable d’assumer une quelconque dépense énergétique supplémentaire. Je jaillis sur le bord tel un orque sur un phoque, la foule m’acclame, ou plutôt je vois ma petiote sur le bord qui crie « aller papa », ce qui me force crânement à faire celui qui est « facile » et qui « court vite ». Là je me dis que c’est con un homme… Mon corps acquiesse.
Un miracle se produit alors : je fais une « bonne transition », c'est-à-dire que : je cours vraiment, j’enlève tout le haut de ma combi sans me luxer une épaule en cherchant le petit bandeau qui se barre tout le temps, je réussis à retirer mes pieds sans les mains J tout en mettant mes lunettes et mon casque, bref, j’en ai des frissons (peut être ai-je confondu avec un début de convulsions…). Je sors du parc, saute sur le felt, et je pars à bloc… j’enfile mes chaussures sans trop galérer dans la première descente, puis on aborde la côte de l’épan à un bon petit 12%... passage du 53*11 à un plus raisonnable 34*23 et… je me fais doubler par un avion… Le temps semble suspendre son vol, j’hésite entre la crise de larme (c’est les nerfs) et un paquet d’1kgs de M&M’S (c’est anti dépresseur) pendant quelques instants, avant d’opter pour la seule pensée digne et rationnelle dans un tel moment « c’est un relais, il est tout frais, je suis sûr qu’il ne sait même pas nager d’abord ».
Je double quelques quidams avant de fondre au hasard d’un faux plat montant sur Franck qui, malgré son dopage aspirine-doliprane-dolirhume n’a pu contenir ma technique du « moulin infernal » en natation pour me prendre les 2’ habituelles.
J’hyperventile juste avant de le passer afin d’avoir assez de réserves d’oxygène pour esquisser un sourire faussement détendu et briser ainsi toute tentative de sa part pour s’accrocher à mes mollets hypertrophiés (par l’amorce de crampe).
Ca a l’air de marcher… je prends 300m pour m’en remettre et je décide de me recroqueviller sur mon felt toute la fin du premier tour puisque c’est « plat » et que j’aurais mieux fait de monter un prolongateur (dans l’action cette phrase est formulée dans un langage plus imagé et fleuri). Heureusement j’ai mes cosmics SL, l’honneur est sauf.
Fin du premier tour, je souris à mes supporters, nombreux (3), avant le rond point et j’enquille pour un second tour où je sens que je suis méchamment à bloc de chez à bloc et que 3 tours, même de moins de 6kms… c’est long. Je ne double presque plus personne, mais comme personne ne me rattrape je me dis qu’à priori j’ai du faire une natation pas trop pourrie et que je fais pour le moment un vélo du même acabit.
Fin du second tour, moins chargé littéralement que le premier mais le manque d’oxygènation du cerveau a une fâcheuse tendance à provoquer la destruction des cellules cérébrales et empêcher de fixer les souvenirs. Par contre la douleur, je le confirme, n’est pas une information cérébrale.
Dernier tour donc… je suis toujours tellement au taquet que ça en devient monotone (mytho ?)… je pense au récit d’une triathlète pro qui racontait, sur l’Ironman d’hawaï se donner du courage en faisant du « fractionné » sur le marathon : 10’ rapide puis 10’ plus lent… je détecte à temps une tentative de mon subconscient d’immiscer en moi l’idée d’un petit relâchement et je me mets donc minable pendant encore 5 bonnes minutes, soit pas loin de 300 SECONDES en ayant la maigre satisfaction de passer première féminine dans l’intervalle…
Arrivée à T2, mes jambes sont étonnées de passer d’un travail musculaire exclusivement concentrique en travail excentrique… les 15s de pause (un record) le temps d’accrocher le vélo et enfiler les chaussures leurs laissent penser que ce n’était qu’une lubie fortuite (un demi pléonasme ne coûte rien, une lubie étant généralement fortuite). Malheureusement pour elles, ça repart… En compagnie de 3 autres paires de jambes qui me suivent de prêt. Certaines me devancent maintenant. Bientôt j’en reconnais une paire plus féminine qui me passe, puis je double 2 autres jambes, une droite et une gauche me semble t il. Une seconde paire de jambes élancée, que je juge également féminine, me passe plus prestement. Elles semblent revenir sur la première paire qui me paraissait un peu moins véloce. Je la vois couper dans l’herbe un serpentin de route. Je la râle (la bêler ou la héler m’étant impossible). Bref. Je vois moins de jambes maintenant. Par contre les miennes apprécieraient grandement que je les laisse en paix. Fin du premier tour en 10’09, et malgré l’allure qui se maintient je suis vraiment dans le dur durant un bon km. La satisfaction de ne pas m’être fait prendre 1 tour par les premiers ne suffit pas. Une grande paire de jambe en profite traîtreusement pour me doubler prestement sur le pont. Je tente de réconforter le peu d’orgueil qui me reste en essayant de m’évoquer à moi-même dans un souffle de pensée le mot « relais », mais je n’y arrive qu’à demi mot. Puis l’effort paraît curieusement un peu moins dur… serais je prêt du grand voyage ? Mon heure arriverait elle ? je souffle comme un âne, mes bras s’agitent, mes jambes tricotent, je déguste sévère mais ça va imperceptiblement mieux. Mon corps abdiquerait il à me signaler son désarroi? Alors du coup… j’essaie de pousser encore un peu, le temps de… non… si…. Doubler une paire de jambe qui en est à son second tour ! Dernier km… Pas de paires de jambes à l’horizon. Encore 100m que mes jambes savourent. Petit virage à gauche et ça y est. Je manque de heurter le speaker qui en reste micro bé (ce n’était ni la première ni la dernière fois d’ailleurs semble t il).
Mes jambes me demandent « Et alors ? ».
Je leur réponds : « Ben rien, c’est tout »

Franck arrive quelques minutes plus tard, blessé dans sa chair (contracture au mollet) et dans son corps (gros rhume suite au courant d’air lorsque je l’ai passé me dit il).

On fait la belle au marathon de la rochelle ?

Classement individuel (hors relais) : 20ème/217
Nat : 11’54
T1 : 1’18
Vélo : 29’59 (moins de 30’, c’est pas du timing ça !)
T2 : 33s
Cap : 20’16

samedi, septembre 18, 2010

Sprint de Joué les Tours pour conclure!

Après une 9ème place sur 200 en 2006 propre à flatter l'égo mais explicable par la concomittance du "découverte au format sprint" avec un "sprint CLM par équipe" regroupant tous les triathlètes performants.
Après une 38ème place individuelle sur 261 en 2009, plus cohérente avec mon niveau.

Je vais tenter, soyons fou, un top 30 en 2010! Les paris sont ouverts! Le but étant de faire une natation à bloc, un vélo au taquet et une course à pied au sprint...

L'entraînement a été très très light depuis le tri séries : 2 séances vélo de 30', idem en cap et une fois 30' en natation, mon vieil organisme exprimant le besoin de récupérer.

Après ça, fin de la saison de tri 2009/2010 et préparation marathon pour tenter un sub 3h15 à la rochelle, mais ça c'est une autre histoire!

mardi, septembre 07, 2010

Tri séries 190, le CR

L’AVANT :

C’est plein d’entrain et de bonne humeur que nous arrivâmes 16 de vendôme triathlon (avec les enfants) vendredi soir, rejoins par Kent (surnom de forum) et Barbie (Philippe et Florence, nos jeunes vétérans).
L’ambiance était détendue. Mon coach franck et moi étant en pleine rivalité sur le challenge, les amabilités étaient de rigueur : coup de canif sur les boyaux, desserrage des câbles de freins et de dérailleur, léger coup de scie à métaux sur la potence. Des blagues de potache sans grandes conséquences.
Sentant déjà Franck un peu faible, je décide de l’aider en me préparant un bon gatosport aux amandes affichant la mention « à consommer de préférence avant le 26/09/2008 ». Scientifique, je me dis que le « de préférence » n’a qu’une valeur indicative qui aurait logiquement été remplacée par « à consommer avant » ou « date de péremption : 26/09/2008). Sauçant le plat du reste de préparation crue comme à l’accoutumée, je trouve que les amandes ont en effet un goût un peu amer… mais que bon… ça passera avec la cuisson.
3kgs de pâtes plus tard et quelques discussions animées et éclairées sur les choix de stratégie de course et gestion de ces 3 efforts (sprint à bloc, CD au taquet et tout donner sur le half), je cherche le sommeil non sans perturber mon colocataire de chambrée par des borborygme d’un estomac distendu par le malto, les pâtes, la san pellegrino, la lécithine de soja, les drogues diverses, variées et habituelles du sportif accompli.
Franck essaie vainement d’atteindre mon moral de guerrier par des sms dont je taierai pudiquement le contenu.
Samedi matin, réveil en douceur, fraîcheur matinale lors du retrait des dossards laissant place peu à peu à un temps estival qui laisse craindre des défaillances lors de la cap…
11H… descente au parc distant de 400m du chalet. La para est de rigueur. Franck me fait bien rire avec sa 4 bâtons à l’arrière. Nous nous retrouvons dans un petit parc pour un triathlon à taille humaine (75-80 partants). Nous sommes une grosse cinquantaine à faire le challenge et personne ne fait le malin… Les 3 têtes d’affiches : Sebastien Becker, David Bardi et Damien Landon sont là et on a déjà compris que le classement commencerait à la 4ème place sauf soucis mécaniques. J’ai une prétention pour le premier tiers du classement et une exigence : taper Franck au classement final en me disant que sur le sprint et le CD ce sera dur de le contenir à pied mais que sur le half j’ai mes chances!

Le SPRINT :
Pas de baston en natation sur un sprint, le bonheur !
Les bonnets verts (open) et jaune (challenge) permettent de faire le distingo.
Je réussis à poser ma nage au bout de 2 à 300m et les sensations sont bonnes. Je me retrouve rapidement esseulé entre 2 paquets : les bons, et les moins bons. Je me décrète donc comme « moyen », ce qui me va bien !
Les 600 prévus sont plus proches du 750m bien tassé à la vue du chrono de sortie. Quelques secondes après avoir placé ma foulée aérienne sur la pelouse de la transition, j’entends « et voici Franck de Vendôme qui s’élance sur la partie vélo »… donc 2’ d’avance… il va falloir faire fumer les boyaux !
Départ vélo, les pulses montent tout de suite au plafond, je temporise 300m, puis met les watts. Comme les jambes répondent présentes et que j’arrive à écraser les pédales bien comme il faut, je décide de profiter tant que ça dure et je continue à bloc.
Je remonte, personne ne me double, c’est bon.
Le parcours est exigeant : pas de récup, faux plats montant et descendant, tout le temps en prise.
12ème km, je passe Franck, reste 8kms pour faire le trou… je temporise un peu jusqu’au 15ème puis décide de mettre le paquet sur la fin. A l’approche du 18ème je rattrape un groupe de 5 (no drafting) comportant les 2 premières féminines. Au moment de les passer, je me demande pourquoi ils enlèvent les pieds de leur chaussures quelques secondes… puis je finis par rebrancher le cerveau et comprend que l’on approche de la zone de transition à grands tours de roues… je finis donc en vrac les 50 derniers mètres roue arrière bloquée, pieds à moitié sortie des pompes, bref, tout le groupe me repasse. Transition moyenne, normal…
Je pars à pied sur un rythme rapide-mais-presque-pas-à-bloc derrière la seconde fémine. Début en faux plat descendant puis une butte à grimper puis un chemin avant le retour sur la route. Parcours pas évident non plus. Fin du premier tour, ça tient… fin du second tour, ça tient toujours… Début du troisième tour, je sens un souffle chaud entre mes omoplates. Damned… le franck m’a déjà rattrapé !
Je m’accroche et lui lève le pied sachant ma mort prochaine et sa supériorité sans faille sur cette épreuve grâce à une négociation avec l’organisation pour rajouter 200m de natation, enlever 2kms en vélo et remettre 0,1kms à pied sur un parcours difficile… le traître !
Nous franchissons ensemble la ligne d’arrivée, ce qui nous met donc match nul sur cette première épreuve.
Classement 14/75 classés (challenge et « open »). 4ème chrono vélo des gars du challenge derrière les 3 mousquetaires (et 5ème en prenant en compte T2...)
Florence est pour le moment 2ème du challenge mais songe à abandonner en raison de fortes douleurs musculaires.
Forcément, philippe et moi on la motive tout ce qu’on peut pour continuer. Le doc de l’organisation la chouchoutte.

1ère récup :
Je viens donc de m’envoyer un sprint pas loin du max de mes capacités, et dans un peu plus de 2H je vais devoir faire un CD… sur le concept ça paraissait sympa mais là tout à coup le réflexe est à trouver tous les moyens de récupérer le plus possible : faire le poirier pour soigner les jambes, boire, boire et encore boire, prendre une boisson de récup mixée avec une boisson « avant l’effort » entre 2 gorgées de boissons « pendant l’effort » et surtout gérer un petit aléa : visiblement le 1/3 de gatosport périmé n’était pas une bonne stratégie… mon estomac me notifie une certaine déconvenue et j’occupe une pièce du chalet de manière préférentielle en épuisant les stocks de papier WC à une vitesse inquiétante…
Franck me chambre, forcément, et je commence à douter un peu…

Le CD :
Retour dans le parc à 14H45 pour un départ à 15H, on commence à prendre nos habitudes !
J’ai mal au ventre, mal au crâne, il fait chaud, l’eau est trop mouillée et je fais moins le malin.
Nous sommes environ 95 dans le parc.
Ambiance sympa au briefing avec une interview humoristique de Sébastien Becker par Olivier Bachet. Pas de gros melon sur cette épreuve, des « pros » super accessibles, des encouragements dans le parc des uns et des autres. Ca c’est du tri !
Départ natation pour 2 boucles de ce matin. Je réussis à poser ma nage encore une fois assez rapidement et me retrouve isolé entre le groupe des bons et le groupe des moins bons. Au moins c’est logique. Premier tour en 13’30, second tour en 13’. Bonne gestion.
Au même moment que le matin lors de la transition j’entends « Et Franck pour Vendôme s’élance sur la partie vélo ». C’est bon ça ! J’ai 12kms pour le reprendre et 28 pour prendre de l’avance !
Vélo… ben… à bloc… 20kms à doubler puis un gars doublé en début du second tour puis plus personne devant. Le parcours est toujours exigeant mais 2 descentes permettent une petite récup à chaque tour. En arrivant au parc je compte les vélos : 1-2-3-4-5… je suis 6ème… et là c’est le drame… ben oui, 6ème… comment se dire « aller, on y va cool maintenant… »… La seule chose qui me rappelle à l’ordre c’est la sensation d’avoir 2 parpaings à la place des abdos… la digestion du gatosport périmé se termine et ce n’est pas super agréable… Un gars me double au bout de 1,6kms, puis plus personne avant le 5ème… alors forcément… la douleur au ventre passant à l’amorce du 7ème km je peux maintenir le rythme et un dernier concurrent me passe vers le 8ème . 9ème au scratch donc. Toujours 4ème chrono vélo des triathlètes du challenge.
La ligne d’arrivée franchie et passé le premier moment de satisfaction du classement scratch (en relativisant par rapport au niveau et à la valise que me mettent les premiers), je me dis que j’y suis peut être allé un peu fort… et que je risque de le payer demain…
Franck termine 7’ derrière, ce qui me conforte dans mes craintes…
Pour enfoncer le clou j’apprends que je suis 5ème scratch sur le challenge derrière les 3 « intouchables » et un amateur éclairé… aïe…j’y suis vraiment peut être allé un peu fort… les écarts sont serrés derrière les 3 mousquetaires.
La première féminine du challenge ayant eu une casse de chaîne, c’est florence qui prend la tête au cumul des 2 épreuves ! Elle est obligé de prendre le départ du Half à présent. Le toubib en prend soin !

2ème récup :
Sensation étrange de sentir que l’on a bien entamé son capital énergétique, musculaire et nerveux et qu’il reste cependant un petit half avec des parcours bien costauds…
Petite analyse par item :

Réserves énergétiques :
Le bonus des 2 jours de malto est bien loin et je commence à en avoir marre du sucré, ce qui est moins bon.
Je bois 2L de san pellegrino et Kent s’y met aussi.
L’énergy party fait du bien, avec une bonne barquettes de frites-ketchup à la sortie. Je ne tente pas la bière comme kent et me contente d’un panaché.
On se dit que l’expérience de raids sur plusieurs jours pourrait nous servir, même si la différence majeure de ce challenge est que les efforts du premier jour sont des efforts intenses et non en endurance.

Etat musculaire :
Globalement ça va… globalement… c’est ça le hic. J’ai eu de superbes sensations à vélo mais je me demande si ça va tenir sachant qu’hormis une séance de 3H avec Franck à allure de sénateur ( J ) je n’ai pas roulé plus de 1H45 à l’entraînement. On va voir si les séances à 170% PMA sont efficaces !

Etat nerveux :
Si on considère que dormir sur son assiette à 20H30 est normal alors ça va. Florence ne donne pas de signe de fatigue alors que Kent, Franck et moi sommes en mode « marmotte ».
Je joue l’intox en bricolant mon vélo vers 21H30 (changement de roues, de patins de freins, réglage dérailleurs, passage d’une cassette 12-25 en 11-23,…) mais je suis au dodo à 22H.

La nuit est un peu difficile, même si cette fois pas de sms de Franck… le réveil aussi… mais vers 9H ça va mieux… ça tombe bien le départ est dans 1H !
Je remets la 12-25 en lieu et place de la 11-23 (les meilleures blagues ayant une fin).
Décollage vers 9H30 pour le parc pour la dernière étape de ce tri séries… je ne fais pas le malin… la nat et le vélo ne devraient pas trop mal passer (j’ai un doute sur la fin du vélo) mais j’ai de grosses craintes pour la cap…

Le Half :
Un bon paquet de bonnets verts nous ont rejoint (le half est championnat régional longue distance en complément du challenge) et nous sommes une bonne centaine dans le parc.
Je me dis qu’il va y avoir clairement 2 courses : les frais et les pas frais…
On s’encourage pour cette dernière épreuve en ayant l’étrange sensation du jeune veau que l’on amène à l’abattoir… (j’en déduit que j’ai du être veau dans une vie antérieure pour avoir de telles références ou qu’on écrit beaucoup de conneries dans un CR de course).
Départ de la natation, toujours placé bien à l’extérieur histoire d’être peinard. J’ai mal aux bras les 300 premiers mètres ce qui m’inquiète un peu, puis ça passe. A la faveur d’un écart d’un concurrent à mes côtés, je ressens de l’eau fraîche dans la combi… le quidam a réussi à m’ouvrir une combi à ouverture inversée (du bas vers le haut) sur une trentaine de centimètre… Je me trouve toujours derrière le groupe des bons, avec un écart qui ne me semble pas vraiment différent du CD… sortie du premier tour en 15’10. Je referme la combi et replonge. Je maintiens le rythme, j’allonge bien comme il faut et je sors en 30’20. Bien. 40secondes plus tard j’entends « et voici franck pour Vendôme qui sort du parc »… serait ce possible ? l’écart serait moindre cette fois ? Gniark gniark…
7kms plus tard je le double... reste 83kms pour prendre de l’avance… Les jambes répondent toujours comme il faut donc j’y vais franchement dans cette première boucle. Les 10 premiers kms sont en montagnes russes, puis les 10 suivants alternent descentes rapides et buttes courtes mais plus raides dont une descente sur une route plus dégradée et un « coup de cul » nécessitant le 39*23 voir 25. La fin reprend le parcours du CD, plus roulante, même si le vent souffle différemment du premier jour et nécessite de s’employer dans les derniers kms. Ce premier tour est bouclé en 53’30, je juge être largement au-dessus de mes pompes donc… Au début du second tour je n’ai plus de concurrent en ligne de mire et cela restera ainsi jusqu’à l’entame du dernier tour. Je temporise un peu mais personne ne me remonte. Fin du second tour en 56’ et des pouillièmes. Début du troisième tour, les 10 premiers kms sont difficiles, je m’y attendais mais je vise le ravito du 70ème en objectif intermédiaire. Je double mon dernier collègue de vendôme triathlon (sorti 1er de l’eau !) qui, sans vélo aéro, ni roues aéro, ni prolongateur fait une superbe course, puis continue mon cavalier seul. Je relâche dans les derniers kms pour finir ce tour en 57’ et quelques poussières. Transition tranquille, je compte les vélos. J’en compte 10 (scratch) donc je confirme que j’ai roulé comme un âne batté et que je vais manger sur la cap. 4ème chrono vélo des triathlètes du challenge toujours, loin derrière les 3 mobylettes.
Si j’ai bien retenu un truc de mes différentes expériences sur triathlon longue distance et notamment sur IM, c’est que le négative split est la meilleure stratégie, ou, plus clairement : il faut mieux partir super cool et finir fort que partir vite et finir super lentement.
Donc je pars en mode « footing ». Je n’ai pas de douleurs aux jambes, le ventre tiraille un petit peu mais sans plus mais je sens qu’il ne reste plus grand-chose et que l’équilibre est précaire. Il y a 3 boucles de 7kms à faire. Parcours varié, route et sentiers, vallonné. Un truc bien comme il faut pour se faire péter les cuisses. Je m’impose donc de conserver un rythme de sénateur sur 2 tours et de voir ce qu’il reste sur le dernier.
Quelques concurrents me doublent donc mon vendômois à la foulée aérienne et le 4ème au scratch du challenge qui m’impressionne vraiment en cap ! Je commence à avoir faim après le premier ravitaillement. Malheureusement le coca n’est pas encore arrivé jusqu’aux ravitos (il le sera plus tard) et je n’ai qu’un gel. Je décide donc de m’arrêter aux points suivants pour mâcher un BN tranquillement, arrosé d’un verre d’eau. Premier tour bouclé en 40’ (moins vite que sur IM !!!). Second en 41’ (2 arrêts BN supplémentaires) dont 2kms en compagnie de David Bardi qui en fini tranquillement avec le semi et gagne le challenge. Au début du troisième tour, un petit gel, un bilan de l’état physique durant les 2 premiers kms puis j’applique ma règle du « sur du long, lorsqu’on a bien géré, on peut accélérer 30’ avant d’exploser ». Je raccourcis la foulée, augmente la fréquence, tire sur les bras. A 12kmh max je dois avoir l’air d’un film en accéléré mais ça marche ! Je suis à fond, rentre petit à petit dans le dur. Le long faux plat dans la forêt est interminable, mais je ne lâche rien. Pour quoi au fond ? J’en sais rien en fait… est ce que j’ai vraiment une 5ème place au challenge à conserver (qui ne veut rien dire en plus) ou simplement l’envie de voir si ma théorie est bonne et d’aller au bout de ce que je suis capable de faire aujourd’hui ? Une descente, une petite montée, une nouvelle descente et la montée finale vers l’arrivée. Je ne suis pas sur IM mais je suis saisi par l’émotion la ligne franchie (métaphore pour dire que « j’ai pleuré comme un gosse tellement je me suis mis minable »).

Ma sensation est que ce challenge est au final moins douloureux qu’un IM musculairement parlant sur la fin du half mais psychologiquement plus difficile (dur à expliquer mais c’est mon ressenti).
Je n’évoque pas, par pudeur, l’écart avec Franck sur ce half (qui doit être proche de notre différence de temps de préparation pour ce challenge, honneur lui soit rendu pour sa perf de reprise sur le long).
Florence remporte le challenge féminin !
Kent s’est fait vilainement mettre hors course par un arbitre pour une raison fortement contestable et avec une forme qui ne l’est pas moins. Bref. Je me suis également fait sermonner pour avoir baissé la fermeture de ma tri fonction 2cm plus bas que le sternum. Une erreur d’estimation de ma part en pleine course à pied. Il est certes facile de critiquer l’arbitrage quand on ne l’exerce pas, mais je pense que certaines règles appliquées à la lettre ne le mettent pas en valeur, alors que d’autres appliquées à l’étranger (la vérification du casque telle qu’elle est pratiquée en Allemagne par exemple) ont un réel sens pour la protection des athlètes. Fermer le ban.
Vendôme remporte le « challenge par équipe » (ok, nous étions les seuls mais bon…).
Je conserve ma 5ème place au challenge, ce qui me permet de ramener une coupe à la maison pour ma fille (c’est bête hein, mais c’est dingue ce que ça a pu lui faire plaisir… et me faire plaisir) et une inscription gratuite pour l’édition 2011 (ce qui fait beaucoup moins plaisir à Madame…)

Merci à sébastien Becker pour cette idée originale, ces parcours difficiles en vélo et à pied sans être cependant trop exigeant (les moyennes parlent d’elles-mêmes), une belle organisation et l’esprit général de la course.
J’espère que ce challenge grossira dans les années à venir et se jouera à guichet fermé sans tomber dans l’excès et en conservant le même état d’esprit.

dimanche, septembre 05, 2010

Tri séries

En attendant le CR, le résultat : 5ème sur environ 60 du challenge derrière David Bardi, Sebastien Becker, Damien Landon et Yann Hugo.

Super challenge, parcours vélo et cap costauds, beau temps, bonne équipe, bonnes sensations, bref bon week end!

Du coup je gagne une inscription gratuite au tri séries 190 2011... :-)