Petit rappel du pourquoi le M et pas le L. Ne sachant pas au
moment de l’inscription quel serait la qualité et la quantité de ma
préparation, un L à 3 semaines d’un IM me semblait un peu risqué pour optimiser
la fin de préparation. J’avais donc décidé lors de l’inscription de partir sur
le M en me programmant le lendemain, jour de mon anniversaire, un petit
parcours par des chemins que j’apprécie du côté de Lavardin, Montoire, Troo.
Au final la préparation a pu être de qualité, et le L aurait
pu être possible. Mais puisque c’était mon premier M après 13 ans de triathlon,
autant en profiter !
Dans la semaine précédant la course tout a failli pourtant
changer. Le relais vélo de l’équipe de ma femme étant out, il fallait chercher
un(e) remplaçant(e). Le jeudi il était encore envisagé que je sois DNS au M et
fasse le vélo du L, avec une inscription sur le S le samedi pour faire un peu
de rythme. Au final, grâce à l’aide de Franck, le coach du club, un « jeune »
s’est proposé et je pouvais me recentrer sur ce premier M, en compagnie de Seb
et Alban, tous les 2 également en préparation du Chtriman.
Jour de la course, pas de stress particulier, j’encourage
les amis qui sont sur le L et partent avant nous, je les suis à la sortie de l’eau,
tout est ok pour eux. Le temps est beau et il fait déjà chaud, le vent monte
progressivement. Dépose du vélo, la flemme de mettre les chaussures sur les
cales, enfilage de la toute nouvelle combi qui me convient parfaitement, et
direction la plage de départ. On se souhaite bonne course, je fais trempette,
et reste en première ligne. Nous ne sommes que 250 et la plage est assez large.
De plus l’ambiance n’est pas « coupe du monde » et les triathlètes
plutôt cool, j’aime.
Départ, je prends un rythme en amplitude et soutenu juste ce
qu’il faut, les sensations sont bonnes, la combi me va comme un gant, je ne
sens pas les bras en « tension ». Ca ne bastonne pas, je nage droit,
tout va bien. Juste avant la fin de la première ligne droite (environ 400m) je
vois un bonnet jaune à quelques encablures, ce doit être Alban, il n’est pas
trop loin et ne zig zag plus à présent J.
Je ne nage donc pas trop mal. Fin de la première boucle, coucou aux supporters
et à la famille, je replonge toujours sur le même rythme. Je suis devant le « peloton »
et il y a un gros écart avec le groupe devant moi (et le bonnet jaune d’alban).
Je sors en 26’ tout rond à ma montre, ce qui correspond à la 24eme place d’après
les mots de ma chère et tendre le long des barrières, et ce qui ne correspond
pas à mon classement « normal » sur 250 puisqu’il y a 1’ avec le
23eme, ce qui laisse de la place pour un paquet de triathlètes avec une densité
plus importante (du costaud sur le S la veille, et du costaud sur le L).
Transition où je prends mon temps, enfilage de pédales
prudents à la sortie du parc et c’est parti pour 46kms et des poussières. Les
sensations sont bonnes, je pousse et tire sur les pédales, m’hydrate tout de
suite. Le vent souffle et je remonte progressivement en comptant les places
gagnées. Je finis par remarquer que j’ai du mal à trouver le bon rythme. Je
suis sur une allure « L » sur le plat, et je mets plus de watts dans
les faux plats et cotes. Le rythme du M ne m’est pas connu et je n’ai pas l’expérience
pour le gérer au mieux. Ca avance tout de même pas mal, malgré le vent plus
fort cette année, on échange quelques mots avec les triathlètes que je passe. L’ambiance
est vraiment sympa. Mention spéciale au Gars d’Orsay que je passe vers le 38ème
et avec qui l’histoire va continuer jusqu’à l’arrivée.
Je reviens sur un petit « groupe » à quelques kms
de l’arrivée et on pose le vélo ensemble de la 10eme à la 15eme place. 8ème
chrono vélo, un peu plus de 35,5 de moyenne. Durant les premiers mètres de la
transition j’ai le fessier gauche qui est douloureux mais la douleur passe une
fois le vélo posé et les chaussures enfilées. Olivier Bachet l’animateur
demande pourquoi 9 enfants m’ont encouragé en criant « papa », ce qui
me fait bien marrer.
Bien entendu je me fait déposer à la sortie du parc J. Mais les sensations
ne sont pas mauvaises et je pars « rapide mais raisonnable ». Les kms
passent et l’écart avec 2 des bips-bips qui m’ont passé se stabilise sans
pouvoir présager d’une éventuelle possibilité de « revenir ». Je me
fais reprendre par mon gars d’orsay entre le 4ème et le 5ème
km, on échange quelques mots puis il prend le large. Je me fais passer à
nouveau juste après la descente puis une nouvelle fois 1km plus loin. Cela dit
j’en vois 3 devant qui ne me prenne aucun mètre et j’arrive à maintenir mon
rythme sous la fraicheur du chemin abrité par les arbres, en bord du Loir.
Je finis par en reprendre 1 en sortie du village de
Rochambeau. Puis j’aperçois 2 au loin sur lesquels j’ai l’impression de
grapiller les mètres. J’aime cette sensation d’avoir réussi à maitriser ma
course pour donner le meilleur de mes capacités du « jour », que ce
soit pour finir en fond de classement ou dans le premier quart. Je trouve que
si c’était possible, le vrai classement devrait être là.
Et je ne dis pas cela parce que je suis incapable d’aller
chercher la tête de course J.
Simplement que l’aboutissement de la pratique d’un sport me semble être la
connaissance de soi et la capacité à tirer le « meilleur » de soi
malgré les conditions physiques/psychologiques/extérieurs qui sont toujours
différentes.
Bref, je grapille. J’en passe un qui me semble « dans
le dur » à 1km de l’arrivée, puis
je remonte sur mon gars d’Orsay. Une fois à une 20aine de mètres derrière lui,
à moins de 500m de la ligne, je lui crie de ne rien lâcher, que je ne vais pas
le rattraper si prêt de l’arrivée ! J’arrive à sa hauteur à 300m de l’arrivée.
Il m’encourage à passer devant avec sympathie en me disant « bravo, bonne
gestion de course ». Je finis « vite » (avec toute la relativité
que cela signifie J)
et franchis la ligne en 14ème position encouragé par mes enfants et
les amis. J’attends mon gars d’orsay que je remercie chaleureusement de m’avoir
« tiré » ainsi sur la dernière moitié de la cap. Je retrouve Seb qui sirote
tranquillement un coca au buffet d’arrivée.
La journée se poursuit, les amis et collègues de club
arrivent les uns après les autres. Pas de blessé, de belles perfs, un premier
Half pour mon ami Alain, quelques coups de soleil, et un petit coup de chaud
pour madame dans son relais.
Je suis prévenu par une amie qu’on m’appelle sur le podium « vétéran »,
ce qui est sympa même si la performance est à relativiser. Cela fera une coupe
pour mon « petit » et une bonne bouteille pour les amis.
Epilogue : comme prévu le lendemain, mon auto cadeau d’anniversaire
avec la balade prévue de longue date, sous le soleil. Un régal. Pas de fatigue,
position aéro, allure « IM ».
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