mercredi, juin 27, 2007

Nice 2007 : 100% plaisir !


Mercredi 20 Juin, 21H :
Je salue une dernière fois Gabriel qui part pour Roth avec très peu d’entraînement (et qui fera une course exceptionnelle, j’en reparlerai dans un autre post) et à qui je prête mes tempest alu que je pense plus adapté au parcours que ses Ksy d’entrainement.
La voiture est chargée avec mes affaires de triathlète et celles de la petite famille (maman et bébé prendront le train pour plus de confort). Je n’attends plus que mon copilote (XD) mangeur de graines (je m’attends à tout !). Un coup de fil et il arrive avec 2 vélos à charger dans le Picasso (vive les familiales !).

Bon, ça va, il a une tête sympa pour un picoreur… on doit pouvoir le convertir à d’autres pratiques !


Jeudi 21 Juin 4H30 : départ pour Nice. Route sans histoire, hormis quelques caprices du GPS qui s’obstine à vouloir nous faire sortir de l’autoroute du côte de macon et lyon… Du coup pose Mac Do pour le petit déjeuner (XD mange des mets étranges pour lui!). Le reste n’est que discussions de matériel, gestion de course, athlètes, etc… XD tient le coup. Ca doit pas être si mal que ça les graines tout compte fait…
La chaleur est déjà bien présente sur Nice, nous remontons en voiture toute la promenade des anglais que nous aurons le plaisir d’arpenter dans quelques jours sous une autre forme.
Je pose XD dans sa famille, me perds dans Nice (le GPS ne connaît pas les travaux du tram), trouve l’hôtel, vide toute la voiture garée en vrac, trouve un parking (23€ par jour !!!!) et j’ai juste le temps de retirer mon dossard avant d’aller chercher mes femmes à la gare.


Vendredi 22 Juin :
J’ai un moral qui colle tout à fait avec mes choix c'est-à-dire : remonté à bloc !
Petite natation en mer avec une houle résiduelle qui ne me perturbe pas.
La pasta arrive et je fais la connaissance de swsh que j’ai un peu « coaché » par internet cette année. Je me permets de lui donner quelques derniers conseils.
Le repas se passe en compagnie de quelques forumers d’onlinetri dont XD (qui mange des pâtes tiens !), Pludjamb, Matth 59, the Kouk qui jouera son rôle de volontaire à fond,…

Samedi 23 Juin :
Petite natation bis et un A/R à 45 de moyenne entre les voitures sur la promenade des anglais pour tester le vélo. Ca va…
Toujours quelques aller/retour au village expo, toujours cette envie d’en découdre avec l’IM qui se fait de plus en plus forte. Le vélo et les sacs sont déposés, il ne reste plus qu’à faire un petit restaurant sympathique avec un groupe « onlinetri » de plus en plus riche (Mitch, Tuckson alias 747 et quelques autres auquel s’est rajouté un versaillais. Les camarades me chauffent un peu sur la course du lendemain.
Ma stratégie est claire à présent : me faire plaisir, acquérir encore de l’expérience, voir si les orientations prises à l’entraînement paient. Par conséquent je vais faire exactement ce qu’il ne faut pas faire sur IM : nager soutenu, rouler à bloc et parcourir sur le marathon comme si je jouais la qualif pour voir combien de temps je tiens…

Dimanche 24 Juin :
Je suis toujours aussi bien dans ma peau le matin d’un IM. Je discute avec les amis présents, me prépare tranquillement, aide un triathlète à gonfler ses roues (pas de joints de prolongateur de valve…). Je pose pour Mitch le reporter officiel de trip-tique et OT et vais mettre ma combinaison un peu à l’écart.
Je descends au bord de l’eau, retrouve le sas des 1H06 comme chaque année. Nous sommes 500 de plus que l’année dernière et cela se voit. De plus, les sas ne sont pas placés dans l’alignement des bouées et je me dis que la baston va être rude.
Départ !!!!!
Pendant 30secondes je vois les bouées devant moi sans rien d’autre et puis l’étau se reserre…
La baston est rude… l’impression d’être au départ d’un sprint… Les coups pleuvent, impossible de se décaler. Il faut essayer de limiter les dégâts, et ne pas prendre un mauvais coup et tenter de nager correctement malgré tout.

Au bout de 900m ça se dégage un peu… je nage à bon rythme comme prévu en me remémorant les conseils d’Ugo en permanence… Fin de la première boucle : 30’09… c’est bien ça, très bien. A voir ma position parmi les autres triathlètes j’estime qu’il y a la distance cette année et que je nage mieux que prévu.
Départ de la seconde boucle : on ne baisse pas de rythme, on allonge comme il faut… Sortie de l’eau en 1h01’55. Satisfait mais concentré.
Je zappe la partie « douche », enlève le haut de la combi, trottine dans la rampe qui remonte vers la promenade, fais demi tour et hop… début de crampe… l’aquaman me serre trop aux mollets, je ne peux pas courir avec la combi. On enlève tout et c’est reparti avec un mollet gauche un peu raide.
Transition rapide et minimaliste. Le kalibur est déjà équipé d’une rampe de gels et barres sur le tube horizontal. Je sors du parc, enfourche le vélo à la volée, enfile les chaussures, prends la position aéro, descends les pignons et c’est parti sans concession !
Je regarde à peine le cardio sur cette première partie plane de 15kms qui essaie vainement de me rappeler à l’ordre : trop vite !!!!!!! Je veux me faire plaisir, je peux faire un gros vélo et je veux voir ce qui se passe après en cap.
Au début de la butte à 15% la moyenne est proche de 37 kmh… Je relance tout de suite dans le faux plat qui suis : position aéro, plaque, c’est roulant nice ! Je respire bien, m’alimente. Première descente, je mouline, le cardio ne descend pas. Pas grave… je double, double et double encore. C’est décidé, je ne lâcherai rien !
Quasy me double avec son P3C… pfffuuuu….
L’alternance plateau rond – plateau O’symetric ne me perturbe pas et les 20kms de montée vers caussols se passent bien entre le 50 et le 70. Un peu de danseuse avec quelques dents de moins de temps en temps, le reste du temps souplement (enfin presque…).
Pas de ravito perso cette année, pas de temps à perdre ! Je pars le couteau entre les dents pour une partie qui était très roulante l’année dernière avec le vent dans le dos… pas de bol, vent de face cette année ! Pas grave… je double… Un spectateur m’annonce « 88 »… Je ne suis pas euphorique. Je me dis : « bien, bien, il faut continuer maintenant ».
15kms de descentes roulantes où les cosmics et la position aéro font merveilles. Je suis à fond tout le temps, relance en 52*12 en sortie d’épingle… pas raisonnable mais ça m’est égal, je me fais plaisir.
110ème km et l’aller/retour qui permet de se situer un peu… je double Quasy et un petit groupe et m’aperçois que ce sont des pros que je croise et qui en sont au 120ème… demi tour, j’entends un « 68 » encourageant. Je remonte encore… ne rien lâcher maintenant !
Les 40 kms de descente qui suivent vont se faire à un rythme de CD : virages limites, aucun moment de récupération, relances toujours en 52*12, faux plats sur la plaque en puissance. Je me fais plaisir, et quand ça chauffe, j’en remets une couche !
A mi-parcours je vois un groupe de chasse derrière moi (encore Quasy !). Je fais le forcing pour me détacher…
Arrive le plat et les 15kms de retour vent de face… j’embraye à 36/37kmh en essayant d’être le plus aéro possible. Un gars se cale derrière moi à distance réglementaire, me passe un peu plus loin puis se laisse tout de suite redoubler pour se caler à nouveau à distance réglementaire mais à mon avis un peu abrité quand même…
Je joue le jeu jusqu’au bout, ne lève pas le pied jusqu’à la ligne de « fin » du vélo. Juste le temps de stopper le chrono et de voir « 5’14’50 ». J’ai un sourire énorme, des souvenirs pour quelques années…J’entends « 50ème position » (220 places de remontées) Transition rapide.
En sortant du parc, je regarde le chrono : 6h25’… Un marathon en 3H35 me permettrait de passer sous les 10H mais la qualif ne se jouera pas là de toute façon. Je décide de conserver le plan de marche initial et ne pas gérer.
J’ai mal dans le bas du dos durant les 5 premiers kms… gainage à revoir. Je sais que ça ne passera pas à ce rythme mais tant pis ! Les cuisses sont là et n’hurlent pas encore.
Quel plaisir de se retrouver presque seul sur le départ de la cap d’un IM.
Premier tour bouclé en 52’ (plus de 12 de moyenne), je vois ma femme et ma fille accompagné du père d’une amie sur le bord. Ils me demandent comment ça va. Je leur dis « bien » avec le sourire « mais il ne faut pas vous attendre à me voir comme ça plus tard » !
Quasy m’a doublé sans me voir au premier tour, il me snobe le gars maintenant !
Second tour, je pense ralentir pas mal, mais il est bouclé en 54’30… ça tient encore… le retour vent de face est dur psychologiquement cependant et les cuisses commencent à me faire souffrir.
Troisième tour, je cours avec la douleur, mais ça je sais faire. J’ai concentré mon entraînement sur cette capacité cette année. Je pense courir en plus d’une heure et je reste à 58’40. Les dégâts sont limités.
Dernier tour : serrer les dents, gérer la douleur, s’arracher encore mètre après mètre. Ne pas marcher, aller de proche en proche : viser le prochain ravito, puis regarder le feu 200m devant soi, regarder ensuite le suivant, ne rien lâcher.
40ème kms. Aller, c’est bon ! 2.2kms de bonheur. J’avais signé pour 1 IM, je vais terminer le 3ème…3 ans de préparations, en améliorant à chaque fois. La ligne d’arrivée est là-bas. Penser aux encouragements de mon pote versaillais à chaque tour qui me disait de m’accrocher alors que lui aussi a son marathon à gérer. Les conseils d’Ugo et le temps passé dans les dernières semaines pour m’apporter ces petits plus qui font tant au final. Les sacrifices consentis par ma femme. Les orientations « radicales » de mon entraînement cette année. La config vélo sans concession et les « ça ne marchera jamais ». Je vois le décrochement qui m’amène vers la dernière ligne droite, j’ai les larmes aux yeux une nouvelle fois. Je vois Quasy devant moi. Je pense un instant lui faire une blague en sprintant pour le rattraper. Nous sommes sortis en même temps de la natation, avons roulé pendant 180kms presque ensemble et terminons le marathon à quelques secondes. Mais le mieux m’attend dans cette dernière ligne droite. En 2005, l’idée de franchir un jour la ligne d’arrivée d’un IM avec un bébé dans les bras était tellement abstraite…Aujourd’hui je peux le faire. Léa regarde de tous ses yeux autour d’elle tous ces gens qui l’applaudissent. Même pas peur !
Je marche jusqu’à la ligne. Qu’importe le fait de perdre quelques secondes ou quelques places. Ce moment nous appartient.

Papa Finisher IM Nice 2007
Temps final : 10H12’02 (102ème/1253)

Natation : 1H01’55 (270ème)
Vélo : 5H14’50 (34ème temps vélo, 50ème position)
Cap : 3H47’14 (266ème temps cap)

T1 : 4’59
T2 : 3’04



Epilogue....


Le mangeur de graine est devenu amateur de kebab-frites-pizza-kebab-viennoiseries... Mais il lui faudra un long entrainement pour que son estomac s'habitue à ce régime.


D'ailleurs, je ne l'appellerai plus "mangeur de graine" à l'avenir mais "Le chameau" (le seul gars à être capable de finir un IM en ayant bu 1.5L d'eau sur le vélo!!!!!!)



Ce qui me reste de cette course : l’envie de rire chaque fois que j’y pense ! Je me suis amusé comme un fou !
Bravo à Willy, IRONMAN FINISHER (ENFIN!!!!)
Swsh (tu remets ça?)
Matth59 et son acolyte de club
Les finishers versaillais
XD alias "le chameau" (et copilote de choc)
747
Quasy (tu perds rien pour attendre!)
Fironman (je lui ai ENFIN parlé!!!!)
Les fidèles supporters et reporters : Mitch, les parents de JoL du SAS, ma chère et tendre et Léa
Le Kouk
...

12 commentaires:

Anonyme a dit…

Belle partie de manivelles...
A partir de l'A/R, j'ai lâché du fait d'une petite faiblesse. Puis, j'ai repris du poil de la bête.
Quant au marathon, dsl de ne pas t'avoir vu, tu n'avais qu'à pas te changer... lolll
Belle course, il y aura bien sur une revanche !

Anonyme a dit…

Tres sympa ton retour!!
J ai hate que tu développe un peu plus ta "méthode radicale" meme si je ne pense pas m en servir tout de suite!!! (On va gentiment deja se servir de la méthode classique que tu as mise sur ton blog!)

Bonne récup!

Anonyme a dit…

Vraiment chapeau a toi, j'attendais avec impatiente ton CR, et je ne suis pas déçu.
Grosse perf pour toi cette année et merci encore de nous faire partager cette expérience, d’ailleurs si tu l’an prochain tu retentes l’aventure et que tu as des conseils pour un rookie je suis preneur

Anonyme a dit…

The chrono!!!! félicitation Antoine je vois que les capsules de sel ça marche fort
Patrice
http://patriathlon.over-blog.com

Anonyme a dit…

je confirme pour les capsules de sel (j'en ai pas pris assez d'ailleurs...).

Bravo Antoine ! la prochaine fois que tu me dis que t'as une VMA de 18kmh, je te mets un coup de pied. :-D

Antoine a dit…

ouais... je dois etre plus près de 17... question de poids... :(

Anonyme a dit…

Bon... tu l'auras voulu...

Anonyme a dit…

Encore bravo pour cette belle course et merci pour la combin orca : elle me va à merveille ! Bravo à toi !

Anonyme a dit…

Bravo Antoine,
J'ai suivi tes recits avec attention pour essayer de les appliquer à mon entraînement car avec mes contraintes familiales et professionnelles je ne vois pas comment m'en sortir.
En tout cas bravo ! J'aimerais maintenant tenter un IM l'année prochaine et j'espère pouvoir m'appuyer sur tes conseils pour y arriver.

Anonyme a dit…

Superbe !! J'adore !! Encore toutes mes félicitations ! Impatient de vous revoir et de voir enfin ta petite. Ton récit me donne beaucoup d'idées et de motivations. A quand mon tour ?!? (dans 5ans peut etre ? ;-) )

Anonyme a dit…

Ravi de t'avoir rencontré lors de ce petit restau bien sympa. Felicitation pour ta perf , le dire puis le faire ....RESPECT !
Loïc (747 !)

Willy a dit…

Bravo à toi Antoine. C'est une super course (la mienne s'est finie au km 14).

L'an prochain, je me cale sur tes plans d'entrainements...

Encore bravo.

Willy

P.S. : un coucou à Loïc 747...