Marathon de Tours 2014 : BBAAOUUMMMM !!!

Me voilà donc sur la ligne de départ de ce premier marathon de tours. Le parcours a l’air sympa : bords de Cher et de Loire, agrémenté d’un passage dans les jardins du château de Villandry, saupoudré du soleil d’une fin d’été radieuse, accompagné de 3600 camarades de jeux et surtout de quelques amis/collègues qui sont là dans la foule.

Ayant pris de façon fort présomptueuse un dossard « 3h15 », je me mets donc dans le SAS dédié en m’alignant sur les meneurs d’allure.

Pour être clair… j’ai fait un beau semi à Lille, je manque un peu de volume (bobo fesse qui m’a contraint à fortement lever le pied), et j’ai trop de kgs. Donc 3H22 est une estimation raisonnable de mes capacités du moment ce qui fait du 4’47/km. Mais comme je suis joueur et qu’il y a bien longtemps que je n’ai pas vécu une explosion en vol sur une épreuve cap… je décide de partir sur les bases de 3H15 jusqu’à ce que ça lâche… moment que j’estime à la louche au 30^ème km.

Top départ, le tracé est en ville pour ces premiers kms. Ca ne se bouscule pas, le public est nombreux.

1^er km en 4’39’’58 et les meneurs 3H15 me prennent 10s d’entrée.

2^ème km, les meneurs s’éloignent toujours alors que je boucle celui-ci en 4’23’’20 !!!! On va se calmer…

3^ème en 4’42’’91… un peu lent, j’en remets un peu pour passer le 4^ème en 4’38’82… et retrouver les bords de cher.

5^ème et premier ravito en 4’40’’27 et premier 5k dans les clous du 3H15 : 23’04 pour 23’05.

Les kms s’égrennent… 4’39’’30 – 4’39’’20 – 4’43’’14 – 4’40’’42 et je prends un poil de retard sur le timing même si je suis à présent passé devant les drapeaux « 3H15 »… Le 10^ème passe en 4’36 et j’accuse donc 12’’ de retard (46’22 pour 46’10).

On double des handisports accompagnés de leurs guides ou de leurs pousseurs. L’épreuve est la même pour tous, se dépasser et se faire plaisir !

On repart pour une tranche de 5kms : 4’39’’68 – 4’36’’57 – 4’36’’81 – 4’35’’11 – 4’31’’75 qui me montrent que je suis dans le rythme et passe donc avec à peine 8’’ de retard au 15^ème km (1h09’23’’ pour 1h09’15).

J’essaie d’être souple, la respiration est constante, les meneurs d’allure 3H15 sont repassés devant…

On approche alors de savonnières que nous traversons au milieu d’une foule sympathique puis poursuivons sur Villandry. Les premiers sont déjà revenus à Savonnières et passés de l’autre côté du cher ! Gasp, ça galope !

Petit tour par les jardins du château, photographe, drône qui nous filme et retour en bord de cher pour passer les 20 en 1H32’25 puis le semi en 1h36’58. N-I-C-K-E-L.

Les kms ont tourné entre 4’33 et 4’39 au grés des faux plats et zig zag dans les jardins.

Ca c’est fait…

Et devinez quoi ? Eh bien ca tient tranquillement et sans forcer jusqu’au 25^ème… passé en 1H55’27 puis le 26^ème en 2H00’01.

Tranqqquuuiiillllleeee.

Le 26 passe donc en 4’34, le 27 en 4’38 malgré un petit coup de cul pour remonter sur la digue des bords de Loire, et le 28 me semble logiquement passer en 4’44 pour temporiser le petit effort supplémentaire. Passage aux 2/3 du parcours en 2H09’24. Toujours pile poil dans les clous.

Là j’avoue que je commence à me demander si ça ne va peut être pas passer au final… ce qui briserait toutes mes certitudes sur l’entraînement… l’influence du poids… etc… (et me coûterait ma cinquecento jaune suite à un pari débile avec un ami).

29^ème : 4’39’’16. Bon.

30^ème : 4’47’’98… hein ? pourtant le parcours reste tout plat et je n’ai pas le sentiment d’avoir diminué mon effort… il me semblerait même ventiler un poil plus…

31^ème : 4’50’’04…Aïe… ça sent le sapin… je me cale dans les jupes d’une fille… et cogite qu’en maintenant l’allure ça me fait du 12,5kmh et pas énormément de temps perdu au final… mais bon, je ventile… symptôme d’un passage sur les fibres musculaires rapides because les fibres lentes sont mortes et je n’en ai donc plus pour longtemps à cette allure…

32^ème : un truc comme 5’ ou un poil moins je crois me souvenir… la montre a arrêté d’enregistrer au lap précédent… un signe sans doute…

33^ème : 5’17… maman bobo quadriceps… et bobo au fessier droit qui prend tout du coup…

34^ème : 6’17… là c’est l’explosion totale, le feu d’artifice, je me traine, je renâcle, le fessier couine, les quadris déclarent forfait, je crame sous le soleil, le paysage recule au lieu de défiler… AAAHHHH ça y est, j’y suis… j’ai fait le malin, je voulais revivre cette douce sensation de traine savate qui est parti largement au dessus de ses tongues. Eh bien vas y maintenant, savoure !

35^ème : 6’40 avec une pause pipi… ok, là j’avoue que ça tape sérieusement…

36^ème… limite je m’interpelle avec moi-même pour évoquer l’hypothétique éventualité d’une possibilité de pouvoir marcher quelques dizaines de mètres… mais cette pensée me dégoûte soudainement et dans un sursaut d’orgueil je continue à me traîner à 6’15 au km…

Bizarrement je constate qu’on m’encourage beaucoup plus que lorsque je cruisais tranquillement à 13kmh… L’humain sait faire preuve d’empathie… et je dois vraiment faire pitié… Je trottine tout au bord de la route, histoire de ne gêner personne et de cueillir les dernières pâquerettes de cette fin d’été…

37^ème et 38^ème l’agonie continue… pas d’amélioration en vue… la météo de mon organisme reste bouchée… Le baromètre intérieur sur « gros grain ».

Bon… petit sursaut d’orgueil… je décrète avoir récupéré suffisamment et laissé un temps confortable au message nerveux de la douleur pour s’affaiblir un peu et je tente d’accélérer le pas.

Si je continue à cette allure, je vais sans doute me faire passer par les meneurs des 3H30.

6’01 au 39^ème… à bloc de chez à bloc…

40^ème en 5’58, je passe la seconde et tire sur les bras pour accrocher un splendide 5’49/km pour le 41^ème !

Allez Feignasse ! On fait péter tout ce qu’il reste de fibres pour le dernier 1200 ! Je dois être largement à 11kmh à présent, voir peut être 11,5 qui sait !

Dernières centaines de mètre, passage sous la ligne : 3H28’17.

Satisfait de ce que j’ai vécu.

Ca me servira pour l’avenir.