mardi, mai 29, 2012

Sprint Villiers 2012 : les dieux étaient avec moi

Samedi, 16H15, je suis garé près du plan d’eau de villiers, j’envoie un sms à Seb comportant ces quelques mots poétiques : « je vais tous les démonter ».

J’ai la gniak, j’ai donc au moins 1 truc qui est au top.

Puis j’invoque les dieux du triathlon pour qu’ils fassent un petit miracle aujourd’hui et me permettent de faire illusion parce que…il faut avouer qu’en ce moment à part à pied….

Mais ils n’en savent rien les autres, ils se disent que j’ai du trouver un nouvel entraînement micro-macro-déstructuré qui m’a fait gagné 3’ en natation, 2’ en vélo et qu’à pied je me suis rétréci les pieds dans une étuve pour chopper des méga appuis dynamique.

Ou alors ils ne me connaissent même pas… quelquepart c’est mieux, j’aurai l’effet de surprise.

Bon, allez, on va préparer le petit bordel avec mon cousin qui fait le doublé sprint/MD en prépa d’embrun (ça me dit vaguement quelquechose cette course…).

Je m’allonge un peu dans le coffre du break. J’aime ces petits moments de calme avant la tempête. La chaleur donne un petit air de western à la situation. Va falloir dégainer le 53x12, faire hurler les triceps, burner les zoot nouvellement acquises et jamais z’encore testée sur plus d’une foulée.

Bon, pas dans cet ordre là bien sûr.

On rentre dans le parc, de front, les rangées de vélo s’écartent devant nous, la sono s’arrête, speaker oliv’ se tait, quelques mèches de nos cheveux dépassant de nos haumes se soulèvent légèrement sous le vent sec et chaud.

Puis tout le monde reprend une vie normale, y compris moi en moins mytho.

On s’installe, on blagouille un peu avec les potes, Franck a pris son vélo de 1907 pour signifier qu’il est en plein début de commencement d’éventuelle reprise, Robin n’aime pas le vélo, Julien est toujours aussi grand (je n’aimerai pas qu’il me colle une tarte, il a des grandes mains) et sympa, mon cousin est toujours aussi fin même s’il bouffe comme un albatros affamé (y m’énnerrrvvveeee, mais au moins je le sèche sur le plat et dans les faux plats en vélo), sonia est remontée (contre qui ?), bref tout le monde est dans son état normal.

On part en petit footing pour se mettre en condition et suer un peu.

Eau à 23,8°C (la blague), j’enfile mon arme secrète : la combi sans manches.

Je m’explique : je nage pas, j’ai pas de bras, j’aime le chocolat, quand j’essaie de casser le coude je nage mieux mais ça me bousille les bras en 300m avec la combi « manches ». Pas grave me direz vous : nage avec les bras plus tendus, oui mais je ne nage pas je vous ai dit, donc j’ai pas les muscles pour…

On se met à l’eau, 200m d’échauffement, je me place, grâce à ma grande expérience à l’extérieure de la trajectoire mais à l’intérieur de la première bouée qui est assez éloignée (vous comprenez, non ? faudrait que je vous fasse un dessin, c’est hyper technique en fait) espérant ainsi échapper au trafic et à la baston.

PAM ! (eh oui, ce n’est pas PPOOOOOMMMMMM qui serait la corne de brume ou TTRRRRIIIIIIIII qui serait le sifflet, on est dans un western je vous dis !)

Je pars cool, ça fritte pas, c’est cool. Je poursuis cool, au demi tour, je commence à avoir un peu honte de nager si cool (et de ne pas user de synonymes). Mais bon, je n’ai pas mal aux bras, j’ai l’impression de ne pas être trop mal placé, alors je continue comme ça… j’accélère un chouilla après le dernier virage et je m’extraie de l’eau pour entendre un petit gars égrenner son chapelet vers les 50, ce qui est cool (chrono identique à l’année dernière et à priori quelques dizaines de mètres supplémentaires donne 30 places de mieux).

J’entend qu’on annonce Robin sortir du parc et Julien juste devant moi. En cours de route je crois entendre qu’on annonce le coach derrière. Tout va bien.

Je saute sur « Philippe » (pas mon ami Kent, mais mon vélo), et je me dis que si je ne veux pas avoir honte de mon chrono il n’y a qu’une option : partir à bloc, continuer à bloc, finir à bloc et tomber dans les pommes après avoir franchi le tapis du chrono à T2.

Grosso modo ça marche, je me mets minable comme il faut, je me fais doubler une seule fois (sûrement un relais J, le triathlète est malhonnête), j’engueule un seul gars à l’attitude douteuse vis-à-vis de la règle de « l’aspiration abri », je me fais hurler dessus par les supporters du club (ça fait un bien fou !) j’en torche plusieurs qui, inconscients, essaient de suivre mon rythme démentiel, et je saute de Philippe lancé à 15kmh à l’entrée du parc. Mes premiers appuis trahissent le mec qui vient de rouler pendant 21,523km pour échapper à un contrôle fiscal. Je bombe le torse, accroche mon vélo avec un voile devant les yeux, enfile mes zoot à -50%, retire mon casque (pas comme l’année dernière) et mes lunettes et je pars d’un pied quelconque vers la sortie du parc. On est 3 ou 4 dans les mêmes décamètres, et forcément je me fais déposer… mais le sage sait que celui qui veut aller loin doit ménager sa monture. Donc je ménage, mais bon, ça picote un peu quand même. Au bout de 300m, je me dis qu’il ne reste plus que 4700m. Au bout de 350m, 4650m et après je fais un truc pas con : j’arrête de réfléchir.

Du coup, je m’aperçois que je reviens sur un cadet, que je passe, qui m’accroche, accélère, ralenti, bref, encore un jeune qu’il va falloir coacher. Je lui gueule de prendre ma roue, de se caler dans mon 45 fillette et de me coller une mine dans le dernier kilomètre.

Ce qu’il fait très intelligemment (il ira loin ce petit !) et avec un grand fair play, refusant de me doubler dans la dernière ligne droite. Mais nous n’en sommes pas encore là.

Je nous ramène doucement, mètres après mètres sur les 3 gars qui nous ont passé dans les 500 premiers mètres, à la fin du premier tour je suis cramé mais fort de l’honneur du rôle de l’aîné je maintiens l’allure, engueule mon jeune qui est toujours là, et on double les premiers retardataires. Je gueule : reste plus que 2000m. J’ai les jambes détruites, je suis à 80 cycles respiratoires/minutes. Je tente un air détaché en doublant mon cousin et franck qui se promènent en discutant sur leur premier tour, j’essaie d’attaquer pied à plat (les photos montreront que je suis complètement talon, fais chier), le jeune tient bon, arrivé près du lac, je lui dis d’accélérer progressivement, il me laisse comprendre qu’il ne peut pas. J’essaie de le faire pour lui alors qu’on gagne une place, il me semble qu’on en reprend encore un autre, on relâche tous les 2 dans le faux plat descendant (2m de D-) pour attaquer sans ralentir le faux plat montant (2m de D+), plus que 150m, on est à bloc, je dis à mon jeune de passer, il refuse, honneur à lui.

Et je me mets minable une dernière fois.

Résultat 18ème au scratche/222.

A priori meilleure natation que l’année dernière (+75m je pense) et 53ème temps.

1’ de moins bien en vélo (et 15ème temps)

20’’ de moins bien à pied mais la chaleur semble avoir joué sur les chronos puisque je fais le 16ème temps (ou alors le niveau était moins élevé, c’est possible aussi…)

Seb Becker atomise encore tout le monde à vélo…

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