LA COURSE :
Natation :
Tout commence par un petit coup de stress de bon matin…Accompagné pendant 1km par un chien abandonné qui m’aboie dessus comme un mort de faim…. Pose chez mon cousin pour récupérer la caisse de bazard et nous rendre de concert au départ.
Organisation du petit bordel de chacun, passage aux WC après la queue rituelle derrière des triathlètes constipés soudainement, enfilage de la combi, direction la sortie du parc et ….. bouchons du 15 Août… non….Attente du départ des féminines et handisports 10’ avant nous puis on s’avance vers la ligne de départ, dernier encouragement entre mon cousin et moi et…. Bouchons du 15 août bis… en fait la ligne de départ est assez étroite et comme je pensais partir ccoooollll….PAN ! raté pour le départ rapide… 1’45 plus tard je mets enfin les pieds dans l’eau.
Mes collègues triathlètes sont assez respectueux de l’environnement et personne ne donne de coups, n’essaie de monter sur son voisin, ne tire la combi… départ cordial ! Gentlemen, start your engine !
Malgré cela, coincé au milieu du peuple, il est difficile de nager correctement pendant les 800 premiers mètres, puis ça s’éparpille un peu. Je nage à ma main, sans forcer, le premier tour se passe bien, le second aussi, juste la sensation (réelle) d’être un peu juste au niveau des bras avec la combi « manches » dans les 400 derniers mètres.
Sortie en 1H04’45 soit 1H03 de natation hors départ laborieux. Pour l’instant tout va bien (267ème temps).
T1 :
Prendre son temps à une transition est agréable… enfilage d’un cuissard+maillot vélo+chaussures vélo tout de suite (départ en côte… donc on va éviter l’enfilage « au vol ») et c’est parti !
Vélo :
Comme toujours l’allure de certains laisse penser que l’on part sur un IM « classique », pourtant le départ se fait en côte sur plusieurs km, d’un bon pourcentage.
Le parcours fait une première boucle de 44kms avec passage par un petit col, descente assez rapide et moyennement sinueuse puis retour par la N94 vers Embrun sur un parcours« roulant ».
Les constats de cette première boucle sont :
- je n’ai pas un gabarit de grimpeur
- la configuration « semi aéro » est une bonne option car les zones où on peut être posé sur les prolongateurs sont fréquentes, le vent de face par moment et je reprends ainsi sans forcer ceux qui ont pris un peu d’avance en côte
- je descends mal mais ce n’est pas catastrophique
On repart ensuite pour le « gros morceau » par une route en petites montagnes russes et portions roulantes ou encore une fois la position aéro fonctionne très bien. Le vent est toujours légèrement de face, il ne fait pas encore trop chaud.
Plus de 3H de course et l’approche de l’Izoard commence, la chaleur est plus présente, je m’alimente en conséquence. Les pourcentages augmentent puis vient le moment où on attaque le vif du sujet après un virage à gauche. Maintenant c’est tout à gauche pour un bon moment hormis quelques mini plages de récup. Le soleil tape fort, la sueur coule, plus personne ne dit mot parmi les triathlètes, les spectateurs, toujours nombreux depuis le départ, nous encourage avec ferveur. Les panneaux marquant les pourcentages moyens ne quitte plus la valeur 8,X et 9,X. Tout le monde tente de conserver un semblant de fluidité dans le pédalage, la position en danseuse est parfois utilisé pour se détendre un peu, les kms s’égrènent doucement au hasard d’un lacet, d’un passage plus dur que les autres, d’une éclaircie dans la forêt…
Je suis dans les temps du « meilleur chrono vélo espéré »mais je sais que nous ne sommes qu’à la moitié du parcours et que la seconde partie sanctionnera une allure éventuellement trop élevée. Un petit moment de respiration proche du sommet avec une descente dans un paysage lunaire puis le dernier km arrive, les spectateurs se font encore plus nombreux et je pose le pied au ravito perso.
Petit coup d’œil à la montre : 11H38, cela laisse espérer un beau 7H50 à vélo si tout se passe bien ! Le téléphone caché dans la poche arrière marque un grand nombre de messages dont beaucoup de mon poto seb qui suit la course à distance en se projetant sans doute sur 2013 !
J’attaque la descente, rapide, trèèèèss rapide, heureux de ne pas avoir de compteur de vitesse pour ne pas me faire peur… Je reste prudent en n’attaquant pas les freinages à la pancarte « presque trop tard » et me laisse toujours un peu de marge pour l’imprévu. La récup dure 20kms, ponctuée d’une bonne hydratation.
On attaque à nouveau des parties plus ou moins roulantes, ou l’aéro est toujours le bon choix. L’attitude des concurrents a changé, moins dans le « je cherche à suivre l’autre ». Chacun rentre dans sa course, se préoccupant de moins en moins de l’allure de l’autre.
Le vent est toujours de face… le thermique s’est levé…
Puis arrive Pallon. 34x29 encore une fois, en se disant que ça ne durera pas, en conservant un bon rythme de pédalage, un peu plus en force cette fois mais… ça ne dure pas. Les supporters sont souriants, j’essaie toujours de remercier chaque encouragement.
Un peu de descente, un peu de montagnes russes encore, beaucoup de vent, retour vers embrun, chacun encore un peu plus dans « sa bulle »je trouve, et arrivée sur Chalvet que je connais pour l’avoir reconnu il y a 2 jours. Je grimpe sans appréhension, profitant des petits replats pour récupérer, profitant de cette dernière ascension et encore une fois du paysage. La descente est plus sinueuse, le revêtement de mauvaise qualité, la prudence est donc de rigueur mais un doux moment m’attend à 2kms du parc : la route passant en face de la maison, je peux embrasser ma femme, ma fille dans les yeux de laquelle je vois un éclair de fierté qui me réchauffe le cœur, et mon fils qui lui attend patiemment l’heure du biberon, ne s’occupant peu pour l’instant de ces futilités, avec raison.
297ème temps, 20 places de perdues, correct.
T2 :
Speaker Oliv’ me gratifie d’une arrivée qui sera entendue sur la RAM depuis Vendôme, je pose donc le vélo après 9H01’20 de course, et rejoint mon emplacement sous un soleil toujours très (très) chaleureux. Je décline la proposition indécentes de 2 ostéo-masseuses d’un petit massage de jambes sans doute destiné à me faire perdre de précieuses minutes (ma femme lit mon blog…ndlr)
CAP :
Je prends donc l’option : short ample + maillot vélo, ce qui me permet d’emmener le gobelet de l’orga (qui ne me servira à rien, une petite gourde aurait été préférable en raison de l’espacement entre le ravitaillement du 6ème et du 10ème km à chaque tour), les gels (que je ne prendrai qu’avec parcimonie au final), et surtout de rester « humide » en m’aspergeant généreusement. Le maillot vélo conservant plus d’humidité et séchant donc moins vite qu’une trifonction (en plus de protéger du soleil plus efficacement).
Départ extrêmement prudent aux alentours de 9kmh, donc 8.5kmh de moyenne avec les arrêts ravitos. Un rapide calcul me fait penser que les 14H sont peut être jouables, mais encore très très incertains. Le passage de 14H à 15H ou 16H ne tenant au final qu’à peu de choses (coup de chaud, plus de jus, problèmes gastriques, chute, éboulement, séisme, inondation,…).
Je trottine donc, y compris dans les côtes qui ne me font pas mal, y compris dans les descentes qui elles, je le sens, me détruisent les jambes. Un« supporter » me demande si je m’appelle Antoine et me dit que ma famille m’attend en haut de la côte. Sympa ! Un bisou à la famille qui m’attend au 5ème km et qui me voit arriver en trottinant dans la côte contrairement à moultes participants, ce qui les rassure sur mon état.
Je les retrouve un peu plus loin (9ème km), entouré d’un petit staff de supporters généreux en encouragements. C’est d’ailleurs une constante sur le parcours.
Vers le 14ème km je fais un rapide bilan, au 1/3 de ce marathon. Je suis encore en bon état, mais plus entamé que d’habitude sur ce genre d’épreuve, la fin de la cap devrait donc être plus difficile que d’ordinaire.
Arrivé au bord du plan d’eau, je croise mon cher cousin qui en commence avec le marathon. Course bien géré, souriant, je ne pense qu’à le féliciter et l’inciter à la prudence sur les premiers kms !
Je découvre Yannick du SAS TRI qui m’encourage chaleureusement à la fin de la première boucle. Passage à côté de la ligne d’arrivée, encouragement de speaker oliv’ et c’est reparti.
Je me traîne toujours à la même allure. Un petit calcul me fait encore espérer le sub 14H. Je regrimpe la côte et retrouve la famille au 27èmepour la dernière fois et avec grand plaisir. J’ai toujours l’air bien visiblement. Mais je sens bien dans la descente vers le 28/29èmekm que l’allure se réduit. Ce n’est pas trop la douleur qui est constante et supportable, mais simplement l’allure pourtant faible que je n’arrive plus à tenir. Je poursuis encore un peu jusqu’au 32èmemais me rend compte alors que la course n’est plus efficace à cette« vitesse ». Je prends donc le parti de marcher 100m tous les kms. Cela me permet de repartir à 9kmh, puis la vitesse s’écroule à nouveau et je remarche alors un peu. Les 14H s’éloignent lentement, mais sans réel regret. Je suis trop heureux de pouvoir déjà finir honnêtement cette course au regard de l’entraînement réalisé.
Je recroise mon cousin vers le 39ème alors qu’il attaque son second tour, belle synchronisation ! Il a l’air bien et certain de finir. Je ressens une grande fierté à le voir ainsi sur le point de finir EMBRUN et participer à cette course à ses côtés.
A 3kms de l’arrivée un VTT m’accompagne en me motivant gentillement, à 2kms un quad prend le relais et me libère pour le dernier km.
Je ressens les mêmes frissons que sur les IM précédents et le tri séries. Ce petit moment me suffit. J’hurle de choix au moment de passer la ligne.
0 places de gagnées / perdues selon qu’on voit le verre à moitié plein ou vide et malgré le « pétage » des derniers kms et un 5H02 sur le marathon. Surpris agréablement.
C’était une belle journée.
Au final, je n’étais pas là pour me prouver quoique ce soit, réussir un chrono, une place. Mais simplement profiter d’une journée à pratiquer le sport que j’aime, en compagnie de ceux que j’aime. Je ne pouvais pas être déçu.
Retour en 2013 pour 2 semaines de vacances en famille à encourager les potes sur le long, et peut être en 2016 pour mes 40 ans pour tenter un chrono. Mais ça… ce sera une autre histoire, et rien n’est écrit !
3 commentaires:
Super CR! Ça donne vraiment envie pour l'année prochaine! Encore une course bien gérée, ton planning d'entrainement me fait toujours autant halluciner :-)
a+ Poolio
Bravo pour ta course.
C'est une course mythique qui personnellement me fait peur. Je demeure admiratif de ceux qui concluent.
Bravo futur quadra.
Inoza (futur quinqua).
merci pour votre recit qui m'a rappelé bien des souvenirs.
il m'a même donné envie d'y retourner ;--)
Super CR, merci pour l' EVASION, le rêve, et surtout BRAVO!
Phil
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