… on considère qu’à Embrun un costaud en vélo pourra toujours courir (lentement) mais qu’un pas trop mal à pied ne pourra jamais courir s’il n’est pas costaud à vélo…
Bref, c’est avec pas grand-chose dans les pattes que j’arrive sur ce half qui marque là une séance clé de ma longue prépa pour Embrun (sic).
J’ai prévenu tout le monde : comme pour Vendôme je fais appel aux dieux du triathlon pour qu’ils fassent un nouveau miracle
Mais comme je lis « sport et vie », je sais que les bracelets à motifs décalco et autres subtilités commerciales ne sont rien face à l’EPO, les hormones de croissance et les corticoïdes, ou accessoirement l’entraînement.
L’effet placebo a ses limites que le dopage franchit allégrement mais que l’entraînement permet de fleurter.
Et comme je n’achète pas les uns, ne consomme pas les autres et suis un peu short pour le troisième, je suis mal…
Bref (je l’ai déjà dit et je serai tout sauf bref, mais ça tu le sais, lecteur assidu que tu es, à traîner sur les blogs et sites de triathlon à longueur de journée pour trouver tout article ou récit qui étancherait ta soif de news triathlétiques au lieu d’aller t’entraîner – t’inquiète je fais pareil –),
Bref, disais je, pour ce premier week end estival la météo prévoit vent fort et crachin.
J’aime le triathlon. Et pour me remercier de cette affection, les dieux m’épargneront le crachin.
Une fois sur place, je découvre une orga bien faite, et même très bien faite pour une première épreuve. Tout le reste sera à l’avenant avec double sacs pour les transitions et change sous la tente, nombre limité de participants (limite aussi le drafting), bénévoles partout, photographes, sourires, encouragements, bref, nickel.
Je revoie « Le Coach » et croise Boubou que je rassure. Je me doutais de son angoisse à l’idée de me prendre 1 à 2 tours en cap. Je lui dis de ne pas avoir honte, qu’il peut aller jusqu’à 2 sans pb, par contre pour 3 s’il peut ralentir un peu ce serait sympa.
Bien entendu, pendant que je prononce ces mots rassurant, je fais de grands mais discrets signes vaudous qui ne seront pas sans effet comme vous pourrez le lire sur son blog.
Ca c’est fait. (P.S. : pour être mauvaise langue, je rajouterai qu’il met un de ces bordels sur la pelouse avant le départ).
Allez, dans l’eau pour rejoindre une ligne de départ virtuelle que personne n’a vraiment compris et pendant qu’on se replace « PAN ».
Je me prends 2 coups dans la tronche en 25m puis mobby dick à côté de moi vient me percuter plusieurs fois de suite, tentant vainement de fuir sur la gauche alors que la bouée est plus à droite…
Pis j’ai mis ma combi manches longues parce que l’eau est à 19°C et j’ai l’impression de faire bouchon dans le clapot, j’ai des appuis de merde, une position de merde, les lignes droites me paraissent faire 2000m, bref, ça colle pas avec les sensations depuis 1 mois… en bon triathlète je vais trouver une cause à ça, externe bien sûr : LA FAUTE A LA COMBI MANCHE LONGUE. Voilà, ça c’est fait.
Fin des 1900m, 33’59. Ok, je suis nul.
Longgguuueee T1, récup de sac, pieds plein de sable, enfilage de chaussettes (je pense à toi Mitch, je ne me nettoie pas les pieds), attrapage du vélo et hop c’est parti pour 87,65kms de vélo en 3 boucles.
Sensations pas trop mal, je vois plein de monde devant et je remonte un peu donc je confirme, j’ai super mal nagé (ou je roule super bien mais bon, non, j’ai mal nagé).
Le parcours est assez roulant mais en restant varié, pas monotone, des relances juste ce qu’il faut, des faux plats, des virages, bref on s’occupe bien.
Un petit groupe se forme devant moi qui drafte-un-peu-mais-pas-vraiment. Je laisse un peu de champ pour ne pas me faire enfermer… et quelques kms plus tard une courageuse arbitre les attrape au tournant. Bravo.
Le 1er tour se termine et tout va bien. Je ne force pas plus au second tour. Le vent, lui, décide de passer la seconde gentillement. Bref, c’est pas stratosphérique mais honnête et je ne fatigue pas.
Au dernier tour je décide d’appuyer franchement, et le vent aussi. Les jambes répondent, je ne gagne rien au chrono mais ça fait plaisir (on va dire qu’il y avait plus de vent….), et je remonte quelques places.
Ca c’est fait.
Posage du vélo, T2 tranquille, départ souple et j’entends le speaker qui annonce que DFF termine son… 2ème tour… soit quasi 10kms d’avance… il m’a mis la misère à vélo le gars… bon, logique mais il y eut une glorieuse époque où il ne me prenait que 15’ sur 84kms (Troyes 2008). Là c’est 30’ l’addition… snif…
Quelques gars me passent, je joue le mec d’expérience qui gère son effort.
En fait, je me demande quand je vais péter. Je suis à environ 13kmh, pas trop mal mais bon, hein…
22’54 au premier 5kms.
C’est reparti pour le second tour. Les écarts se stabilisent, les mecs ralentissent devant, je le sens, ça sent le sapin pour eux. Je fais surtout gaffe de ne pas accélérer. Les cuissots tiennent. 22’59 pour la boucle 2.
Tous les kms sont inscrits, donc je peux maintenant voir si je tiens la cadence et ça motive.
Je commence à sentir que je suis moins en mode « facile ». Je n’ai pas vu de Boubou donc soit il m’a pris 1 tour avant que je passe à T2, soit il est encore derrière et je me dis que je sentirai bientôt son haleine fétide et amicale sur mon épaule.
Fin du 3ème tour en 22’59, c’est pas beau cette régularité ! Je me félicite, ça fait du bien.
Je tente un début de pseudo départ d’accélération et le mec que je viens de passer me met une mine 500m plus loin. Bon, ok, on reste calme. Les jambes couinent, renâclent, protestent, tentent de fuir de chaque côté, mais je garde tout ça en ligne et compte les « 1000m » lentement. Les temps intermédiaires me montrent qu’en effet je gagne 5s au km, ce qui est énnooorrmmme vu les circonstances.
Je reprends 1 puis 2 gars qui sont dans mon tour, rattrape le gentil camarade qui m’avait laissé sur place tout à l’heure puis voit un nouveau collier jaune devant moi (marquant le passage au 3ème tour bien entendu !), puis un autre un peu plus loin, je suis à bloc, légère hyperventilation, non, récupération dans la petite descente, je le reprends puis un autre… GGGNNNNNIIIIiiiiiiiiiiiiiiiiiiii vais me le faire… pis un autre là-bas…. RRAAAAAHHHHHhhhhhhhhHHHHH pjkjnkqbsjdhbfjbhjljahbqqsmlkdlnkd je le passe à 150m de l’arrivée, petite boucle de 100m de bonus et spprrriinnntttttttt pour le final.
Bobo aux jambes…
Plein de cahouettes, chips, noix de cajou, discussion sympa avec Gaby, échanges avec mon lapin sur la cap qui m’a bien aidé dans le dernier tour, explication avec le très sympa Damien Landon sur un grand mystère que je traîne depuis 5 ans : Pourquoi avais-je roulé plus vite que lui sur Vendôme 2007 ? Il m’a rassuré : pas bien à cause du froid… ouf…
Au final, une course dont je devrais être satisfait au regard de la préparation réalisée.
La seule chose à laquelle je dois veiller est que sur Embrun, il est impératif d’être solide avant tout à vélo, bien plus qu’à pied.
Or, j’ai été « correct à vélo » ce que je ne considère pas comme satisfaisant.
Mais il me reste quelques semaines…
Merci au concurrent 122 de m’avoir prêté une mini pompe pour faire la course et qui aurait pu m’être très utile.
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