Minuit sonne sur la place du Perray en Yvelines et le départ est donné.
La pluie s’est arrêtée mais le briefing nous a promis des conditions « très difficiles ». La terre est gorgée de l’eau tombée toute la semaine. Les bâtons sont fortement conseillés sur la seconde boucle. L’organisateur souhaiterait qu’il y ait plus de finishers que les autres années (50%) il a donc… augmenté le dénivelé de la seconde boucle… original J
Nous partons donc en queue de peloton avec Armelle et Damien (Gabriel DNS) sur une première petite boucle de mise en route. Déjà un premier bouchon devant une butte glissante à grimper malgré le faible nombre de coureurs. L’herbe fait « floc-floc » mais tout va bien.
Je suis équipé raisonnablement : collant, tee shirt manche longue sur lequel j’ai rajouté un tee shirt manche longue et un coupe vent/pluie. Le camel est rempli de malto, j’ai quelques gels énergétiques et l’équipement nécessaire sur ce genre de courses (frontales avec piles de rechange, couverture de survie, sifflet, tél portable,…)
On s’enfonce dans la forêt et… dans la boue… impossible de courir correctement à cause de l’étroitesse du terrain et de l’état du chemin. J’alterne donc marche et course à la queue leu leu derrière les randonneurs. Première leçon : à l’avenir partir vite pour ne pas bouchonner à chaque difficulté.
De plus la terre est totalement saturée d’eau et la boue omniprésente ainsi que les flaques (peut on encore appeler cela des flaques… plutôt un marais permanent !).
Le balisage est impeccable, même si cela ne m’a pas empêcher de faire un petit détour… Je me demande comment les premiers fond pour courir à 12 de moyenne en trouvant les appuis nécessaires ET en regardant le balisage… c’est un métier !
Les côtes ne sont pas difficiles ni nombreuses (350m de D+ sur la première boucle et la troisième, 1000 sur la seconde).
J’ai un petit rythme confortable lorsque… je peux courir…
Au bout de 2H je me dis que l’on doit péniblement tenir les 8kmh de moyenne avec les arrêts (rigole d’eau à traverser, patinage dans la boue, bouchon,…) et que la barrière des 3H pour la première boucle va sans doute être décalée. Je pense à Damien qui avait tourné en 2H45 l’année dernière sans forcer… j’espérer passer en 2H30 en trottinant… je serai loin du compte mais impossible de faire mieux. Quelques passages pluvieux nous accompagnent. Le vent est bien coupé par la forêt. Je n’ai pas froid.
Je double dès que je peux, les jambes sont impeccables, juste une douleur au pied qui a souffert il y a 15 jours et les chaussures neuves n’arrangent pas le phénomène (pas pu faire autrement…).
2H25 de course, une luciole,… non un bénévole déguisé en luciole nous annonce « plus que 5 petits kms ». Glup ! A l’entrainement je tenais les 10kmh de moyenne sur parcours très accidenté sans soucis…
J’essaie de slalomer sur les bas côtés pour me glisser entre les autres coureurs. Une traileuse prend mes pas et nous discutons un peu.1 km en sous-bois à courir sur les bas côté pour tenter de trouver un peu d’adhérence, 1km à slalomer entre les arbres en marchant/courant quand il est possible de doubler. 1 km en bord de champ à patauger dans la boue et l’eau, 1 km sur un chemin qui permet de courir correctement, un dernier en ville et c’est le gymnase.
3H05 pour 25kms ! La barrière horaire est annoncée repoussée à 3H30… Les jambes sont biens, seul mon pied gauche me laisse deviner que de toute façon l’aventure se terminera à la seconde boucle…. J’appelle Damien et Armelle qui me disent arriver tranquillement et pas trop motivés pour continuer. Après quelques minutes où je pense renoncer je prends une soupe, me change complètement (j’ai 2 blocs de boue à la place des pieds), remets de l’eau dans le camel, des gels dans les poches et me sens prêt à repartir.
Mais voilà, pour la première fois j’essaie d’être objectif… J’étais venu pour courir et l’aventure se compose plus d’une longue marche dans la boue (à mon niveau). Et je ne suis pas dans cet état d’esprit. Ce serait un objectif majeur de la saison, j’y retournerais sans hésiter, mais là j’hésite à me mettre « en vrac » et devoir assurer la vie courante la semaine prochaine dans un état général très moyen. Risque aussi de compromettre ma prépa triathlon et quasi certitude de ne pas terminer les 3 boucles à cause de mon pied gauche… Bon, plein d’excuses valables ou non qui me font sagement me résigner.
XD out (l’aime pas la pluie le XD…), Armelle hésitante, la décision collégiale est prise. Cela me fera un bon entraînement et une expérience intéressante (et un peu d’argent pour le téléthon).
Nous allons rendre nos dossards et nous repartons sagement… enfin pas tout à fait puisque l’herbe étant tellement saturée en eau que… je reste tanké sur un petit coin d’herbe... En 3 secondes de patinage, roue enfoncée jusqu’au cardan… Merci aux pompiers (j’achèterai 2 calendriers cette année !) et à XD et Armelle (pour avoir fait demi tour) de m’avoir aidé à sortir de là…
Ce que j’en retiens c’est que le trail (de nuit) comporte de grandes spécificités qui sont renforcées par les conditions météo (sans blague !):
- avoir des chaussures déjà bien « faites » et ne laissant aucun doute sur le confort ressenti (ce n’est pas une grande découverte…)
- être capable de partir vite les premiers kms pour ne pas se trouver engluer dans le peloton et perdre de l’énergie et du temps bêtement pendant des 10aines de kms.
- ne pas avoir de chrono en tête, les conditions météos influant trop, mais juste le respect de la « barrière horaire ». La différence se faisant sur : la sélection naturelle tout au long du parcours puis sur la capacité à courir sur la fin. Le mental travaille différemment.
- Avoir l’expérience pour trouver les bons appuis dans les conditions les plus difficiles (je pense que plus difficile c’était dur…), se guider tout en courant.
Epilogue : est ce que l’Eléphant est plus fort que l’hippopotame ?C’est la question bizarre qui me vient lors du retour… IM ou Trail long difficile comme celui-là ? Qu’est ce qui est le plus dur ? Ce dont je suis certain aujourd’hui c’est qu’il est plus facile de gérer le « dur » sur IM que sur un trail comme celui-là. Ici lorsqu’on est mal, on est seul, sans possibilité de dire « STOP ». Ou si, possibilité de le dire mais comme il faut rentrer de toute façon…ça ne change rien…
La pluie s’est arrêtée mais le briefing nous a promis des conditions « très difficiles ». La terre est gorgée de l’eau tombée toute la semaine. Les bâtons sont fortement conseillés sur la seconde boucle. L’organisateur souhaiterait qu’il y ait plus de finishers que les autres années (50%) il a donc… augmenté le dénivelé de la seconde boucle… original J
Nous partons donc en queue de peloton avec Armelle et Damien (Gabriel DNS) sur une première petite boucle de mise en route. Déjà un premier bouchon devant une butte glissante à grimper malgré le faible nombre de coureurs. L’herbe fait « floc-floc » mais tout va bien.
Je suis équipé raisonnablement : collant, tee shirt manche longue sur lequel j’ai rajouté un tee shirt manche longue et un coupe vent/pluie. Le camel est rempli de malto, j’ai quelques gels énergétiques et l’équipement nécessaire sur ce genre de courses (frontales avec piles de rechange, couverture de survie, sifflet, tél portable,…)
On s’enfonce dans la forêt et… dans la boue… impossible de courir correctement à cause de l’étroitesse du terrain et de l’état du chemin. J’alterne donc marche et course à la queue leu leu derrière les randonneurs. Première leçon : à l’avenir partir vite pour ne pas bouchonner à chaque difficulté.
De plus la terre est totalement saturée d’eau et la boue omniprésente ainsi que les flaques (peut on encore appeler cela des flaques… plutôt un marais permanent !).
Le balisage est impeccable, même si cela ne m’a pas empêcher de faire un petit détour… Je me demande comment les premiers fond pour courir à 12 de moyenne en trouvant les appuis nécessaires ET en regardant le balisage… c’est un métier !
Les côtes ne sont pas difficiles ni nombreuses (350m de D+ sur la première boucle et la troisième, 1000 sur la seconde).
J’ai un petit rythme confortable lorsque… je peux courir…
Au bout de 2H je me dis que l’on doit péniblement tenir les 8kmh de moyenne avec les arrêts (rigole d’eau à traverser, patinage dans la boue, bouchon,…) et que la barrière des 3H pour la première boucle va sans doute être décalée. Je pense à Damien qui avait tourné en 2H45 l’année dernière sans forcer… j’espérer passer en 2H30 en trottinant… je serai loin du compte mais impossible de faire mieux. Quelques passages pluvieux nous accompagnent. Le vent est bien coupé par la forêt. Je n’ai pas froid.
Je double dès que je peux, les jambes sont impeccables, juste une douleur au pied qui a souffert il y a 15 jours et les chaussures neuves n’arrangent pas le phénomène (pas pu faire autrement…).
2H25 de course, une luciole,… non un bénévole déguisé en luciole nous annonce « plus que 5 petits kms ». Glup ! A l’entrainement je tenais les 10kmh de moyenne sur parcours très accidenté sans soucis…
J’essaie de slalomer sur les bas côtés pour me glisser entre les autres coureurs. Une traileuse prend mes pas et nous discutons un peu.1 km en sous-bois à courir sur les bas côté pour tenter de trouver un peu d’adhérence, 1km à slalomer entre les arbres en marchant/courant quand il est possible de doubler. 1 km en bord de champ à patauger dans la boue et l’eau, 1 km sur un chemin qui permet de courir correctement, un dernier en ville et c’est le gymnase.
3H05 pour 25kms ! La barrière horaire est annoncée repoussée à 3H30… Les jambes sont biens, seul mon pied gauche me laisse deviner que de toute façon l’aventure se terminera à la seconde boucle…. J’appelle Damien et Armelle qui me disent arriver tranquillement et pas trop motivés pour continuer. Après quelques minutes où je pense renoncer je prends une soupe, me change complètement (j’ai 2 blocs de boue à la place des pieds), remets de l’eau dans le camel, des gels dans les poches et me sens prêt à repartir.
Mais voilà, pour la première fois j’essaie d’être objectif… J’étais venu pour courir et l’aventure se compose plus d’une longue marche dans la boue (à mon niveau). Et je ne suis pas dans cet état d’esprit. Ce serait un objectif majeur de la saison, j’y retournerais sans hésiter, mais là j’hésite à me mettre « en vrac » et devoir assurer la vie courante la semaine prochaine dans un état général très moyen. Risque aussi de compromettre ma prépa triathlon et quasi certitude de ne pas terminer les 3 boucles à cause de mon pied gauche… Bon, plein d’excuses valables ou non qui me font sagement me résigner.
XD out (l’aime pas la pluie le XD…), Armelle hésitante, la décision collégiale est prise. Cela me fera un bon entraînement et une expérience intéressante (et un peu d’argent pour le téléthon).
Nous allons rendre nos dossards et nous repartons sagement… enfin pas tout à fait puisque l’herbe étant tellement saturée en eau que… je reste tanké sur un petit coin d’herbe... En 3 secondes de patinage, roue enfoncée jusqu’au cardan… Merci aux pompiers (j’achèterai 2 calendriers cette année !) et à XD et Armelle (pour avoir fait demi tour) de m’avoir aidé à sortir de là…
Ce que j’en retiens c’est que le trail (de nuit) comporte de grandes spécificités qui sont renforcées par les conditions météo (sans blague !):
- avoir des chaussures déjà bien « faites » et ne laissant aucun doute sur le confort ressenti (ce n’est pas une grande découverte…)
- être capable de partir vite les premiers kms pour ne pas se trouver engluer dans le peloton et perdre de l’énergie et du temps bêtement pendant des 10aines de kms.
- ne pas avoir de chrono en tête, les conditions météos influant trop, mais juste le respect de la « barrière horaire ». La différence se faisant sur : la sélection naturelle tout au long du parcours puis sur la capacité à courir sur la fin. Le mental travaille différemment.
- Avoir l’expérience pour trouver les bons appuis dans les conditions les plus difficiles (je pense que plus difficile c’était dur…), se guider tout en courant.
Epilogue : est ce que l’Eléphant est plus fort que l’hippopotame ?C’est la question bizarre qui me vient lors du retour… IM ou Trail long difficile comme celui-là ? Qu’est ce qui est le plus dur ? Ce dont je suis certain aujourd’hui c’est qu’il est plus facile de gérer le « dur » sur IM que sur un trail comme celui-là. Ici lorsqu’on est mal, on est seul, sans possibilité de dire « STOP ». Ou si, possibilité de le dire mais comme il faut rentrer de toute façon…ça ne change rien…
6 commentaires:
Désolé pour l'abandon.... mais comme tu l'as dit, même si ça fait ch.. de le reconnaitre, tu as opté pour le plus sage et raisonnable.
Bonne poursuite d'entraînement !
00.0.0
Ci-dessus, premier commentaire de ma petite fille.
Elle est dure avec son père "0"...
:)
Merci bada, c'est bien ça qui m'inquiète : avoir été sage et raisonnable, lol!
Oui.... si t'étais raisonnable, tu ferais pas de tri, et encore moins d'IM.... !
Allez, 2h de HT comme un fou (t'oublies l'allure IM...) et t'y penseras plus :-)
2H à bloc... ok, et après l'échauffement je fais quoi?
:)
(merci)
Bah, un bon bain de boue, ça décrasse et ça rend la peau plus lisse... comme le froid à Vendôme cette année !
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