Après un piège le vendredi soir (petit repas entre amis)suivant l'installation d'une petite cinquantaines de barrières pour le tri vert enfant que notre club organise le samedi
Après un samedi estival qui commence à 5h45 (ouch) pour cuver de la veille, préparer, encadrer, ouvrir le parcours VTT, changer les parcour, ranger tout le bordel je tombe comme une masse dans mon lit douillet à 22h en me disant que demain c'est pas gagné pour la perf du siècle...
Réveil 9h le dimanche : temps couvert mais pas de pluie.
9h30 : première goutte
9h45 : grosses gouttes
10h : départ pour Joué les Tours et son triathlon international
10h20 : je manque de m'endormir au volant
10h21 : moïse me réveille en déclenchant sur moi le déluge... ce n'est qu'une averse passagère
11h : ça s'aggrave... départ dans 3h30, y'a le temps que la vilaine averse passe
12h30 : je pars chercher mon dossard. Au bout de 5m je suis trempé;
13H : je m'allonge dans le canapé et je m'endors illico... suis creuvé... et la pluie cesse presque... cool
13h30 : je me réveille. Dehors ça recommence à dracher... Ma femme me demande très sérieusement :"quel plaisir tu éprouves à aller faire un triathlon dans ces conditions?". Je baisse les yeux. Ma fille me regarde d'un air déjà blasé... j'ai une seconde d'hésitation, de faiblesse ou de lucidité, je ne sais pas mais je tue mes derniers neurones et ça va mieux.
13h55 : ça fait 5 minutes que je suis planqué sous l'abris de jardin en attendant que la pluie se calme un peu.
14h : je décide de partir la tête haute vers le parc. Au bout de 2m, je suis trempé... ça s'arrange.
14h30 : 210 pingouins dans le parc comme des poissons dans l'eau. On se marre, mais bon... faut être con quand même... J'ai tenté de mettre mes pompes au sec et en jetant un oeil sur le parcours cap je les ai retiré du sac et les ai trempé dans une flaque de boue à titre préventif.
14h45 : enfin le départ!!!! on est plus au sec dans l'eau que sur terre... et plus au chaud... Les 200 premiers mètres sont pas mal puis après je sais pas, y'a mes bras qui ne semblent pas être en accord avec ma tête... je sors ruiné des 750m avec un chrono à faire marrer un canard (ou une catégorie poussin plutôt). Transition de haute volée qui me permet de gagner 15s au moins et sortir en 46ème position du parc. "Les petits ruisseaux font les grandes rivières" me dis je alors en repensant à l'optimisation de ma transition... inspiré que je suis par l'environnement immédiat : je suis obligé de relever mes lunettes qui ne sont pas pourvues d'essuie glace et un premier gars vient de se viander en tentant de prendre une grande courbe à droite en descente à plus de 15kmh...
200m plus loin on traverse un gué... à non, c'est la route qui s'est transformée en rivière...
10m plus tard je comprends que le bénévole qui me fait des grands signes au milieu de la route n'a pas pour souhait de m'encourager ou ne me connaît pas particulièrement. N'ayant pas entendu le briefing je pensais que le petit virage à angle droit qui s'amorce était le pénultième croisement avant le vrai virage.
Je me fends d'un joli freinage tout en douceur qui ne laisse pas de trace de gomme sur la route (contrairement au fond de mon bas de tenue) mais laisse entendre un joli cri proche du pinson (crouikcrouikcrooouuuiiikkkkkkk).
Je passe donc cette premières difficulté avec la grâce de la loutre et entame à pleine vitesse (8kmh) pour jouer à plein avec l'énergie cinétique la cotelette à 12% devant moi.
Bon, on en est au km 1.5 et il y en a 18.5 comme ça donc je vais accélérer un peu pour ne pas vous perdre :
nouspartâmeplusde200etarrivameaunpeumoinsàT2dontcertainsdéguisésenpizzaaprèsavoiraffrontélesflotstumultueuxdel'indreetloire.
Parcours honnête, je double, suis presque pas doublé, me fend du 15ème temps vélo et m'élance sur la cap, une fois n'est pas coutume, franchement à bloc.
Je me dis que ça va pas tenir et puis curieusement ça tient. Je double (un peu), je me fais doubler (un peu) puis plus rien d'autre que le goût du sang dans la bouche, banalité extrême du mythotriathlète mais qui cette fois bénéficie de l'eau du ciel pour se gargariser entre 2 remontées acides.
Second tour : je suis toujours largement à bloc (je me suis entre temps fait prendre un tour par le premier et je suis toujours à max 15kmh pour remettre les choses à leur place). Le coach m'encourage gentillement en me disant que will-est-pas-loin-devant-sur-le-pont (qui fait au moins 500m de long) et que je-lui-ai-repris-du-temps (traduction : c'est mort mon gars, si tu le reprends je veux bien me couper les 2 bras et traverser la manche à la nage).
Je continue cependant bravement (je ne sais pas si ce mot convienne parfaitement pour un lecteur non initié ou plutôt non initié à ce merveilleux sport qu'est le triathlon. Un adverbe plus fleuri et évocateur de la stupidité humaine prête à se faire péter l'aorte pour... rien du tout d'autre que la fierté de "ne pas s'être fait doubler dans le dernier tour" serait plus approprié) et vient mourir (au figuré avec une proximité du sens propre assez perceptible) à 3s de mon prédecesseur.
Tout n'est pas si stupide cependant : le ciel bleu est apparu dans le dernier tour et ma petiote est venue voir papa arriver, ce qui, au final, est le vrai plaisir de toutes ces conneries en même temps que le summum de l'égocentrisme.
Cela étant, je ne peux m'empêcher de trouver que l'histoire, est, un éternel recommencement (profond comme réflexion pour un sportif qui tourne en rond non?)... le plaisir que l'on éprouve enfant à avoir ses parents près de soi dans nos moments "importants" est le même que l'on ressent à prendre son enfant dans ses bras ou le voir vous encourager dans un moment "difficile" de votre vie d'adulte... Les adultes sont de grands enfants...
Et ils écrivent beaucoup de conneries...
Ah oui, au final 22ème scratch et 20ème individuel, avec un niveau moins relevé que les années précédentes, ce qui explique cela.
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