CAP : 4H23
Change complet à T2, je tente d’enfiler mon haut et je m’emmêle dedans, bras coincés vers le haut. Les supporters du club sont morts de rire et je prie pour que personne n’immortalise la scène. Je retire tout péniblement et je m’y reprends à nouveau avec un succès relatif. Je reremplis les poches avec des trucs plus faciles à assimiler toujours sucrés, je glisse mes gelules de sel dans la petit poche du short, et je compte sur les petits tucs et patates salés (qui ne seront pas présentes cette année sniff) pour varier les plaisirs.
Je vois Zamora qui me prend un tour. Zut, sans l’enfilage cata de la tenue je partais devant J
Départ prudent, petite foulée souple, je checke les passages aux premiers km, je suis à un bon petit 10kmh. Je me demande combien de temps ça va tenir.
La cote du 4ème km arrive et je la grimpe au petit trot. Une féminine me double, petite foulée économique. En haut je retrouve la petite famille, bisous à tout le monde, petits sourires. Je leur dis que le marathon va être dur après le vélo « mode suicide ». Je repars en trottinant. Ma femme m’annonce que seb est 20’ derrière et qu’elle n’a pas vu will ni franck. J’espère que tout le monde va bien.
On monte dans embrun par la rue piétonne. La foule est présente, c’est sympa. Je souris pour la photo (sisi, ça n’a pas l’air comme ça en la regardant mais j’essayais). Longue descente ensuite que je n’apprécie pas. J’ai pris garde de remplir un petit bidon vélo enfant que j’emporte avec moi sachant qu’il y a un espace important entre les ravitos du 6 au quasi 10 puis le suivant au 13.
Je m’asperge bien à chaque ravito, je n’ai pas attaqué le coca dilué pour le moment.
Un petit coucou à Robin le reporter puis arrivé au 9ème, je ne vois pas la petite famille qui m’attend du mauvais côté, donc petit crochet pour aller les embrasser. Je ne suis pas à quelques secondes près.
Les cuisses commencent à se faire sentir et je me demande comment je vais encore courir 33kms… Certains kms passent plus vite que d’autres étrangement. Souvent les cotes qui passent plus vite. Je me suis fait passer par les 2ème et 3ème homme. Damned ! Ca court vite !
Le retour vers baratier est la partie la plus difficile du parcours je trouve. Ensuite ça descend jusqu’au lac. J’ai des petits cailloux dans les chaussures qui me chauffent le bout des orteils. Je fais un petit arrêt pour secouer les chaussures en vain. Ils doivent être dans les chaussettes…
Je ne vois pas la famille au rendez vous du 18ème. Je les retrouverai au 24ème me dis je. Je prends des nouvelles des potes via les supporters du club. Tout le monde est sur la cap et est en bonne route pour finir.
Fin du premier tour bouclé en 2H06, petite pause au ravito perso, et ça repart. Je me sens bien à ce moment là. Des triathlètes d’autres clubs de la région centre m’encouragent. C’est sympa. Je croise Seb qui doit être environ 13’ derrière. On se tape dans la main. Il a l’air bien, c’est cool ! Un peu plus loin je croise le grand Will qui m’a l’air de voler. Il est 30’ derrière. Ca va chauffer pour le podium club J
Je retrouve la petite famille au 24ème. J’ai les cuisses démolies. Mais curieusement je trottine toujours à la même vitesse. Ca paraît juste un peu long de temps en temps… La cote passe moins vite que la première mais sans trop de difficulté. Je remonte sur embrun, toujours autant de monde. Je m’arrête sur un muret pour retirer chaussures et chaussettes et enfin me débarrasser des petits cailloux
Redescente, là je commence à déguster sévère… en plus pour la première fois sur un tri j’ai un point au diaphragme côté droit qui m’a forcé à marcher sur 10m… j’essaie de me décontracter, bien respirer à fond pour enlever la tension. Forcément, c’est le moment que choisi Robin pour faire une lonnnnnggue vidéo. Je ne sais pas quelle tête j’ai dessus mais ça doit être beau !
J’ai pris un repère chrono au 28ème km pour voir à quelle vitesse je continue à courir et grosso modo ça se maintient autour de 10kmh.
J’attaque le retour vers Baratier en me disant qu’il reste 3kms difficiles et après « y’aura plus qu’à dérouler ». Un gars m’encourage en me disant que j’ai une bonne foulée. Avec le sourire je lui demande si franchement il trouve que ça ressemble à de la course à pied ? Avec le même humour et honnêteté, il me répond : « non, t’as raison ». On rigole.
Baratier arrive, ça descend maintenant. Arrivé en bas, je cours sur un « tic tac » régulier, j’ai mal mais c’est pas grave, maintenant ça ne peut que tenir. Je regarde la montre au 40ème, les 10kmh tiennent toujours. Je profite du tour du lac même si les cuisses hurlent maintenant. De l’autre côté du parc j’entends speaker oliv’ accueillir un concurrent en parlant de « moins de 12H30 ». C’est là que je réalise que je viens de faire un gros truc. Je récupère ma fille au bout de la dernière ligne droite, je la tiens par la main, elle court à côté de moi. On franchit la ligne. Je suis heureux. Démoli mais heureux. Elle a le tee shirt et la médaille autour du cou. On se dirige vers l’air d’arrivée, enfin digne d’un triathlon. Les bénévoles sont super sympa. Je flageole un peu, la tête tourne, ma fille se fait préparer un immense sandwich au saucisson préparé par une gentille dame aux cheveux gris. Un bénévole lui propose une bouteille d’eau. On s’assied tous les 2 sur des chaises de jardin blanches. On est le Jeudi 15 Août 2013, plan d’eau d’Embrun, fin d’après midi sous le soleil…
hihaaaaaaaaa
RépondreSupprimerpfff juste enorme, bravo, bravo, bravo et merci pour ce récit au top, bravo et merci, à l'an prochain certainnement, merci Antoine !!
Phil
Super mon gars, merci pour ce récit.
RépondreSupprimerJ'ai vécu des sensations un peu comparables en passant en 12h54 alors que j'espérais juste finir mon 1er LD et au mieux en 14h30. Voici mon récit, où tu retrouveras Will en filigrane qui est un pote de natation des années 1995-1998.
http://www.recits.champignytriathlon.org/2013/em-une-page-vie
On se recroisera à Embrun un jour qui sait !
Bonne continuation et merci encore du récit de ton aventure.