mardi, juillet 21, 2009

ALTRIMAN (part 1)

Vendredi 17 Juillet 2009 :
15H15 :
sous les rafales de vent et le soleil de perpignan, la petite twingo de loc’ lancée à 110kmh zig-zag sur la 2X2 voies en direction des Angles … je me dis que c’est le bord de mer, qu’on est proche de leucate et que c’est normal…

16H45 : le vent souffle toujours, les nuages cachent le ciel et s’étalent sur les sommets alentours. Je pose le pied sur le parking de la base de loisir où se situe le parc expo. Je salue Christophe qui m’a servi de transport logistique et… j’enfile un second pull pour aller finaliser mon inscription et retirer mon dossard. Christophe m’explique que ce matin la météo était encore pire… le lac était dans les nuages… par contre les vagues sur le lac sont toujours là elles… et je grelotte à chaque rafale de vent… il y a 2 jours il faisait grand beau et 28°C…
Benoit, chef organisateur est au stand et je le remercie pour avoir autorisé cette inscription très tardive. L’accueil est chaleureux. Je tire le N°110, on échange quelques mots sur les prévisions météo (temps clair et froid prévu pour le lendemain) et on file préparer les vélos pour les déposer au parc avant 18H. Là, dans la petite centaine de vélos rangés à la verticale j’aperçois une xentis mark 1 TT, un P2C, un P2SL, une paire de cosmic carbone SL en plus du superbe isaac impulse chaussé de lightweight de christophe côtoyant un honnête biclou sans doute tout acier en triple plateau « dans son jus ». L’esprit est là !

18H30 : Passage à la superette du coin. A la caisse, le gars nous souhaite bon courage pour demain avec sincérité et nous brieffe sur la météo du coin.

19H30 : briefing très complet de Benoît à l’espace « blanc-bleu » des Angles. Il fait froid… En regardant l’assistance, j’éprouve la même sensation que lors de mon premier raid multisport : les gars (et quelques filles) autour de moi ont tous un air de vieux routard du long et je me demande si je ne me suis pas trompé de crémerie… Benoît rappelle que nous participons à un tri de MONTAGNE et que cela implique une certaine prudence : état des routes, météo changeante, difficulté de l’épreuve,… Il nous avertit également que le vélo commence au 135ème et que si on arrive entamé là ce sera très dur. Je prends bonne note! Briefing des arbitres, questions de l’assistance, et pasta party que nous écourtons car j’ai froid, Christophe a prévu un repas dans la chambre de l’hôtel et il faut encore préparer toutes les affaires (sacs de transition + 2 ravitos perso + casse tête de la gestion de la météo + tous les petits détails habituels…).

23H : extinction des feux pour 4H30 de sommeil… je m’endors sans problème en entendant le vent siffler au dehors en violentes bourrasques.

Samedi 18 Juillet :

3H30 : le réveil sonne… petit déj « muesli trop sucré », danao aux fruits (lesquels ?), préparation des sandwichs, et j’entends le vent qui siffle toujours dans les ventilations… mais le ciel a l’air plus clair

4H45 : première sortie dehors et premier constat : il fait froid et il y a du vent… la distance IM vendue comme la plus dure du monde, ça se mérite semble t il… j’ai un petit doute sur ma capacité à finir mais je me dis… je suis là, j’y vais, je verrai…
Arrivé au parc, on transporte dans la nuit noire nos affaires dans le parc éclairé par nos frontales et les pleins phares d’une voiture de l’organisation. On est dans l’ambiance. Les accompagnateurs sont autour du parc et nous encouragent tous. Je tremble en enfilant ma combi, il fait 4°C, le vent n’arrange rien… en marchant jusqu’au départ j’ai les pieds gelés et marcher sur les cailloux devient difficile et douloureux… ça se mérite cet IM… l’eau paraît chaude et la crique est à l’abri du vent. Les bénévoles et accompagnateurs nous félicitent et nous encouragent simplement. L’émotion du départ me saisit durant une fraction de seconde. Je suis heureux d’être là, sans savoir combien de temps cela durera mais en savourant simplement l’instant.

5H32
Quelques accolades avec mes voisins directs et notre petit groupe compact s’enfonce dans l’eau noire vers ces phares de voiture que l’on aperçoit tout là-bas, sur l’autre rive. Après une cinquantaine de mètres je me mets sur le dos quelques secondes pour regarder l’aire du départ. Je me souviens avoir vu une petite plage avec des lumières rouges et de la fumée, comme les images télé des arrivées de traversée maritime que j’avais déjà pu voir. C’était beau. Maintenant, c’est parti, « il ne reste plus qu’à ». L’eau ne me semble pas trop froide, nous sommes un peu éparpillés dans la nuit, un peu d’écume qui jaillit des bras qui frappent l’eau et éclairée par le croisant de lune trahit la présence des triathlètes qui m’entourent directement. Je nage vers ces phares au loin. Après quelques centaines de mètres, je sens le clapot irrégulier qui me frappe sur le côté gauche et qui gène la respiration. Je peux sentir le vent sur mes mains lorsqu’elles sont en l’air. Respiration à droite imposée. Un semblant de lumière d’aube semble poindre dans le ciel mais la nuit est toujours bien noire et personne ne semble apercevoir les bouées alors que la rive est proche à présent. J’entends quelques compagnons de galère appelant alentours pour les trouver quand je tombe pile sur l’une d’elle. Un examen des environs me montre que les autres triathlètes descendent sous le vent, la seconde doit être par là… ok 100m plus loin j’y suis, retour à présent vers les lumières de la plage de départ pour une sortie à l’australienne avec un vent de la droite cette fois, donc respiration 4temps/2 temps à gauche… Le jour est levé lorsque nous repartons pour le second tour. Temps de passage 35’, mais cela n’a pas beaucoup d’importance… Je continue à mouliner doucement, le vent me paraît avoir forci et je vois de temps à autre de l’eau levée par les rafales glisser sur les vagues en un petit brouillard d’embruns. Je nage sans réfléchir à la suite. Sortie en 1H10 et des poussières + le temps de remonter la rive et marcher sur l’herbe pour rejoindre le parc, 1H12 temps officiel.

T1 :
Le temps passé n’est rien comparé à la nécessité de s’équiper correctement et ne rien oublier pour la suite… Le change se fait posément. Les mots d’encouragements et félicitations pour nous être lancé sur cette épreuve nous entourent. J’enfile ma parka en plastique étanche (de l’extérieur comme de l’intérieur), mais je me maudis à voix haute de ne pas avoir pris de gants… heureusement pour moi une bénévole me rattrape et me tend les siens en me disant juste de lui rapporter après la course (merci CATHY, je les ai conservé jusqu’au 95ème km !). En montant sur le vélo j’aperçois christophe 200m devant moi. Il me distance en position aéro et je ne cherche pas à le rattraper, conscient que mes priorités sont ailleurs et mes ressources à

ALTRIMAN (part 2)

VELO :
Difficile de faire un récit exhaustif de cette partie… Et pourtant j’ai encore la tête remplie d’images, de souvenirs, de sensations…
Les premiers kms sont plats, c’est « roulant », j’ai les pieds gelés et les mains également malgré les gants. Je m’alimente un peu. Au hasard des dépassements et changement de rythme on échange quelques mots. Aux premières bosses, on distingue quelques kamikazes qui passent « sur la plaque » tout en danseuse… sans doute pour se dégourdir les jambes ! Lors de la première longue bosse qui décrit un arc de cercle j’aperçois tout en haut Christophe, reconnaissable à son coupe vent vert fluo. C’est la dernière apparition fugitive que j’aurais de lui avant une bonne douzaine d’heures.
Première descente difficile pour moi qui suis déjà un peu tendu lorsque c’est un billard… alors sur une route « single car » avec un peu de graviers deçi-delà et des virages de montagne… cela ne me permet pas un grand relâchement.
La première montée commence avec un certain soulagement, le paysage est déjà superbe, j’échange quelques mots avec le dossard n°10, Yves, qui est de Dijon et qu’il me semble avoir déjà vu quelquepart bien que je ne sois pas physionomiste… il a fait Troyes en 2008… peut être là-bas ? Je franchirai la ligne 14H plus tard après une course où nous nous « croiserons » en permanence au hasard des crevaisons, allures différentes dans les côtes ou en descente que ce soit en vélo ou à pied… (après avoir fait le même chrono à T1 à la seconde près et à quelques secondes près à T2…).
Je me réchauffe doucement, j’admire les paysages, je passe pour la première fois le 34*29 (déjà !!!) dans un passage en côte vent de face qui s’éternise… Les sensations ne sont pas superbes je dois l’avouer. La première (je pense) féminine me passe dans le dernier km du col peu avant le 40ème, je la suis de loin dans la courte descente roulante et rapide qui suit puis m’arrête en sa compagnie au ravitaillement. Les bénévoles sont là encore (comme sur tout le reste de la course sans exception) adorables et aux petits soins : ils nous forcent presque à remplacer systématiquement nos bidons par des neufs remplis à ras bord, nous gavent de friandises, nous félicitent, nous encouragent avec sincérité sans se lasser malgré les heures passés là à enchaîner les postes sur le parcours… que faire d’autre que repartir d’attaque à chaque fois !
Je repars donc à la suite de cette première féminine qui roule fort ! Elle me distance peu à peu, je repasse mon numéro 10 qui m’a doublé lors du ravitaillement, on échange quelques mots, puis je reste à bonne distance de ma fusée pilote que j’ai retrouvé à l’issue d’une pause « technique ». La route est large, en faux plat descendant jusqu’au 70ème, mais il faut toujours pédaler un peu car le vent est de face et faire attention où l’on pose les roues car la route est humide et un peu boueuse par endroit. Peu avant de tourner pour attaquer le col du port de pailhères je perçois un louvoiement de la roue arrière, je m’arrête « prestement » (= rapidement mais en souplesse pour ne pas chuter bêtement) détectant une crevaison. Démontage puis inspection me permettent de découvrir qu’un « gros » morceau de bois a traversé le pneu et la chambre à air… Merci à Christophe de m’avoir permis de découper un morceau de vieux pneu avant le départ, ce qui me permettra de repartir en le glissant entre le trou et la nouvelle chambre car sinon c’était l’abandon… Je répare calmement en me disant que cela permet une petite récupération. De nombreux triathlètes me demandent en passant si j’ai tout ce qu’il faut pour réparer, sympa ! Je repars donc après ces 10’ d’arrêt forcé et attaque le premier gros morceau du jour : les 15kms du col du port de pailhères.
La montée est grandiose, gros pourcentage et vent de face se faisant plus forts à mesure que le sommet approche. Le ravitaillement « perso » du 75ème permet une petite pause avant les 10 derniers kms d’ascension. Je pense enlever ma parka et mes gants mais les bénévoles m’indiquent « qu’en haut il y a du brouillard, qu’il fait 2°C, que le vent est fort et que la descente est humide. Je me rhabille sagement et les remercie de l’information. On repart, le vent prend des tours, plus aucune habitation ne l’arrête. Quelques lacets permettent aux rafales de nous alléger la pente virtuellement de quelques pourcents mais le virage suivant nous scotche à nouveau. Le 34*29 est en train d’être rentabilisé et j’alterne avec de petites périodes en 34*25, en danseuse pour ménager le dos et les psoas qui commencent à s’étonner d’une si longue sollicitation. Les kms passent lentement mais le paysage est sublime… A moins de 2kms du sommet je rejoins Yves que je salue à nouveau. Quelques mots sont échangés sur le spectacle, un accord sur la stratégie de course à adopter : patience, patience, patience et gestion ! Et chacun continue au rythme qui lui convient sans pour autant y voir un quelconque esprit de compétition. Col franchit en 4H37…
La descente contraste avec la montée : route large, grand lacets, toboggan vertigineux dans lequel il ne faut pas oublier qu’un vélo de route ça freine… un peu… mais pas de réel danger cette fois.
Les derniers kms de la descente sont plus calmes et « champêtres » puis virage à droite, et panneau : « col du pradel » 7kms. C’est reparti ! On remet presque tout à gauche et on reprend son rythme. La température a monté, le soleil chauffe, le versant est abrité du vent. Sommet atteint en 5H38, petite pause pour réenfiler mon coupe vent et me restaurer. Cette fois la descente est plus technique… petite route arborée, sinueuse avec quelques plaques de graviers, de petites branches, quelques gros cailloux et… petites pierres dont une que je ne vois pas. Ca tape un peu et quelques dizaines de mètres plus loin je sens la roue arrière qui se promène. Je m’arrête au plus vite conscient que vu la route, mon habileté naturelle en descente et la crevaison rapide cela risque de se solder par une belle chute. Démontage, crevaison basique suite à une pression un peu faible (réparation précédente) et gros choc qui pince la chambre. 5’ plus tard je suis de nouveau sur le vélo au moment où Yves repasse… Je lui dis avec humour que c’est ok et que dorénavant je le laisse devant car dès que je prends le large, je crève ! Il me lâche un peu dans la descente où je me crispe encore davantage (sisi, c’est possible) alors que je n’ai qu’à suivre sa trajectoire de loin.
Arrivé au 120ème on attaque de concert 2kms très pentus qui nous mènent à un « plateau » vent dans le dos avec des faux plats montant et descendant réguliers sur quelques kms. Je prends un peu d’avance dans ce paysage de plaine vallonnée entourée de sommets. Puis descente rapide et sûre dans laquelle je m’amuse (pas de virages…) jusqu’au 135ème et le second ravito personnel. J’y retrouve « seb c’est bien » et yves me rejoins. J’abandonne définitivement mes gants et ma parka, je me ravitaille, on discute un peu, j’envoie quelques sms pour rassurer tout le monde et on repars avec un peu de marge encore sur l’heure limite, que demande le peuple !
Les bénévoles (et seb) nous ont expliqué la suite du menu : c’est descendant encore quelques kms puis ça monte doucement avant de devenir très dur… ok on est prévenu.
Au début du col, nous reprenons chacun notre rythme et en effet peu à peu ça devient… très dur… le col n’en finit pas sans aucune zone de relâche. Je reste calme, en gérant la montée sur un rythme continue, sans chercher à trop pousser sur les pédales. La chaleur est plus forte et le vent absent. Les hectomètres (j’ai largement le temps de les apprécier) s’égrainent doucement, très doucement… puis un poste où on m’annonce « le col de garavel à 6kms… » heu… en fait nous arrivons sur une portion en altitude relativement plane entourée de plusieurs sommets (relativement plane = de courtes descentes et montées successives) durant quelques kms avant d’aborder une dernière portion montante qui se fait une nouvelle fois « tout à gauche ». Le franchissement du col est vécu comme une mini victoire et j’enchaîne sur une descente assez facile même si sinueuse durant quelques kms. Une courte mais difficile rampe me rappelle à la raison avant d’enchaîner à nouveau sur une belle descente qui me mène au fameux « 163ème km » et LA cote de l’épreuve. Petite pause au ravitaillement qui la précède et j’entame cette difficulté avec prudence, me souvenant qu’à la vue du parcours et de son profil ce n’est pas cette côte qui est la plus dure, mais l’enchaînement qui suit. Je possède 1H d’avance sur l’horaire limite, je peux continuer à gérer donc. Et en effet, même si difficile, les 3kms passent bien (dont une partie sous les arbres), avec des encouragements nourris de supporters espagnols dans les derniers hectomètres et les félicitations de riverains au sommet. La vraie difficulté réside dans les 6/7kms qui suivent : tout d’abord une succession de petites descentes suivies de « coup de cul » proches des 10/12% puis une longue montée qui n’en finit pas dans la forêt sur une route large… je me demande où l’on va et quand cela va finir… chaque virage donne sur une nouvelle ligne droite toujours en pente, qui, même si moins raide que les précédentes, finit par user et le physique et le mental.
Enfin, j’entame une descente qui me ramène sur la route principale nous ramenant au lac. Je passe le marquage « 180 » au niveau du repère km « 2 » de la départementale et me dit donc qu’au « 9 » on devrait bifurquer. Je suis dans les temps pour passer sous les 10H malgré mes 2 crevaisons. Les kms passent à une moyenne cette fois raisonnable, bien aidé par un vent enfin de dos qui permet d’avaler les faux plats avec ce que pourrait presque qualifier d’ « aisance ». Je passe la borne « 10 » et toujours rien à l’horizon… au « 11 » je tourne à droite et m’engage dans la forêt. Encore un bon km et j’emprunte la petite route qui me mène à l’aire de transition.
Je descends du vélo après 10H05 de chevauchée mémorable sous les encouragements et les félicitations des spectateurs et les commentaires du speaker. Je marche prudemment jusqu’au parc. Je suis préparé sans crainte ni rejet à un marathon en 6H minimum et persuadé qu’il ne me sera pas possible de courir après un tel parcours et une si faible préparation…

ALTRIMAN (part 3)

T2 :
Discussion avec mes voisins de « chambrée » et avec les bénévoles qui nous ont rangé nos affaires et mis à sécher les combis. Je déguste un petit sandwich bien agréable en me changeant tranquillement. J’attrape mon petit sac « banane » dans lequel j’ai fourré quelques gels auxquels je ne toucherai pas, profitant plutôt de la variété des ravitaillement (y compris bonbons haribo…), quitte le parc et me risque à trottiner jusqu’au premier poste de ravitaillement.

CAP :
On m’oblige presque avec sollicitude à emporter une petite bouteille d’eau, je m’exécute après avoir attrapé quelques tucs et une pâte de fruit. Je recommence à trottiner tout doucement et je m’étonne d’être relativement à l’aise dans l’exercice. Je décroche le téléphone pour rassurer l’entourage, me fait disputer avec sympathie par Mitch qui me dit qu’il aurait du être là si je l’avais prévenu de ma participation pour m’encourager (=me botter les fesses pour me faire avancer plus vite). Je lis les messages de mon cousin qui m’en enverra encore d’autres durant toute la course, rassure ma femme et je continue ma promenade en sous bois puis traverse le lac sur le haut du barrage. Le temps est agréable, je décide de déclencher le chrono tous les 5kms et de ne raisonner que sur cette distance en permanence. Après 3 bons kms de plat (= sous bois+route) on attaque une côte qui nous mène au demi tour. Je croise le premier qui en est au 34ème km et qui est encore tonique dans la descente. Je fais 2 fois le tour de la chaise du bénévole chargé du pointage en riant avec eux et redescend en souplesse. Je croise Yves un peu plus loin et on se salue. Je dois avoir une grosse dizaine de minutes d’avance. Il a l’air bien. A chaque fois que 2 triathlètes se croisent nous échangeons un regard de soutien, un hochement de tête, une tape dans la main, un mot d’encouragement ou de félicitation. Mes pulses sont scotchées à 132bpm sur le plat. Je suis capable de dire lorsque je suis à 134 ou à 130, amusant comme cela se joue à peu de choses… je repasse devant le parc au 9ème km et après avoir rejoint la départemental je remonte vers le centre ville des Angles. Il faut être vigilant dans cette partie « routière » qui n’est pas la plus sexy mais bon… le reste du parcours rattrape largement ce petit désagrément. Je croise Christophe qui redescend et déjà au 26ème kms. Il a l’air bien et fait une super course !
A partir du 13ème on attaque une petite descente raide puis une montée où il faut marcher avant un replat qui précède… une montée à gros pourcentage sur presque 2kms… j’alterne marche et petits pas de course jusqu’en haut. Ravitaillement toujours aussi chaleureux et motivant en plus d’être complet et on descend de l’autre côté vers un petit lac que l’on n’aperçoit pas encore (une pause technique derrière un arbre…). Petite remontée, parking, ravitaillement puis 500m à longer ce petit coin de paradis avant de faire demi tour. Je me promets d’y revenir en touriste tant l’endroit est agréable. Je croise Yves qui m’a repris un bon paquet de minutes et qui a toujours le sourire. On se marre et on se dit à tout à l’heure.
Il ne reste qu’à remonter tout ce qui a été descendu (au petit trot, les pourcentages étant raisonnables) puis à redescendre prudemment les forts pourcentages pour ménager mes genoux. Je passe au semi en 2H33, je trottine toujours sur le même rythme. Je suis aussi toujours mauvais en descente et j’ai renoncé à espérer une amélioration de ce côté. Yves me dépose dans la seconde descente… il court bien 2kmh plus vite que moi dès qu’il y a un peu de pourcentage… ppfffuuu. A la sortie du centre ville je croise Christophe qui est à moins d’1km de la fin et je le félicite de sa perf, 15 jours à peine après frankfurt (et au passage après avoir déjà fait le doublé lanza-belfort cette année !). Je vois yves à quelques centaines de mètre devant. De retour devant le parc au 29ème km je passe prendre ma frontale par prudence en cas de coup de moins bien, le passage dans les bois pouvant se révéler technique dans la pénombre et avec la fatigue. Au niveau physique tout est stable à présent. Les quadris font mal juste ce qu’il faut mais ça ne s’aggrave plus. Je gère cela juste comme une information et cela ne m’empêche pas de trottiner. J’allonge même un peu le trot entre le 30 et le 35ème et le chrono suit. Rien d’extra, juste 1’ de gagné au 5 kil’ par rapport au départ mais c’est agréable de voir que la machine fonctionne toujours bien. Avant dernier passage au ravito du « CCAS » qui a terminé le saucisson mais qui me promet de l’eau pétillante à mon prochain passage dans 2kms. J’attaque la côte au trot, croise encore une fois Yves, refait mon « double tour » de chaise, salue une dernière fois les bénévoles de ce poste et les remercie puis retour vers la base. Le rythme reste le même… proche de 10kmh à présent. On s’encourage tous les uns les autres. J’échange quelques derniers mots amusés avec Cathy à qui je promets de ramener les gants gentiment prêtés le matin, puis je traverse une dernière fois la forêt, ma frontale venant s’ajouter à la lumière du jour qui décline doucement. Avant de franchir le ponton me séparant du passage devant le parc j’entends un « allez Antoine ! ». C’est Yves qui est allé récupérer sa frontale et qui m’attend pour que nous finissions ensemble. Son attitude me touche et montre bien l’esprit de cette course et son fair play. Nous entamons donc de concert ces 3 derniers kms en papotant. Il est persuadé de ne pas boucler le marathon en 5H. Comme je suis sur ces bases et qu’il a démarré un bon ¼ h derrière moi, je m’étonne de son calcul. Il s’aperçoit de l’erreur et en effet, il sera largement sous les 5H! Nous ne relâchons pas le rythme dans le faux plat de la départementale en prenant garde de courir l’un derrière l’autre. Des voitures nous croisent ou nous doublent au ralenti, fenêtre ouverte et les encouragements / félicitations nous portent jusqu’à la dernière petite côte bien raide que nous escaladons en courant pour le symbole. C’est déraisonnable mais cela fait un bien fou ! On débouche sur la petite place sous les encouragements avant de descendre côte à côte jusqu’à l’espace blanc-bleu. Virage à droite, dernier faux plat escaladé au pas de course, comme si nous venions de prendre le départ, entrée de concert dans la salle, musique tonitruante, applaudissements, speaker, nous montons les quelques marches qui nous séparent du podium. On se tient la main et lève les bras. Photo finish commune Yves et moi qui traduit le sentiment de « fraternité » amené par ces heures d’effort partagé.
C’est fait. Je suis finisher, nous sommes finishers de ce triathlon hors normes. Est-ce le plus dur au monde? On s’en fout ! C’est un triathlon très dur, c’est tout, grandiose à tous les niveaux et qui a su faire passer la difficulté d’un parcours par la beauté des endroits traversés et à l’état d’esprit d’une population qui nous a porté durant toutes ces heures. Il n’y avait pas 100000, ni 10000 personnes au bord des routes, mais chaque bénévole, chaque spectateur nous encourageait en nous regardant dans les yeux avec une tonalité sincère qui force à continuer et à refuser de douter. Chaque point de ravitaillement a été un îlot de soutien et l’attention est allé jusqu’à retrouver rangé toutes nos affaires, combinaison sèche comprise, lorsque nous retournions au parc en pleine nuit récupérer notre package.
Finisher d’un « ultra IM », cela demande simplement un peu d’expérience, un entraînement régulier même si pas énorme en volume, de la volonté et une bonne connaissance de soi.
Ce que je retire de ce 5ème IM est un étrange sentiment de respect de mon corps pour ce qu’il a accompli simplement parce que je lui ai demandé. J’ai juste eu à en prendre soin durant toute la course en l’alimentant « en eau et en charbon », en évitant de le brusquer, en le protégeant des conditions météo et en ne cédant pas mentalement.

Chronos Yves/Antoine:
TOTAL : 16h36’18 (49ème sur 93 finishers)

Natation : 1H09’14 / 1H12’32
T1 : 11’40 tous les 2 (sisi)
Vélo : 10h27’29 / 10h05’14 (9h50 si on enlève les crevaisons…)
T2 : 10’48 / 10’29
Cap : 4h37’08 / 4h56’23

dimanche, juillet 19, 2009

Altriman finisher

C'est fait!
Paysages splendides, parcours difficile, météo peu clémente au départ qui rajoute un peu au mythe, encouragements et bénévoles au top...
Ca vaudra bien un très long CR...

jeudi, juillet 16, 2009

Allez j'en parle...

Je pars demain pour les Angles... sur un coup de tête je me suis inscrit à l'altriman... première édition d'une "distance IM" plutôt difficile (natation à 1600m d'altitude , >5000m de D+ à vélo et encore du dénivelé sur le marathon).
Niveau entrainement je suis proche de 0, mais qu'importe...
Des nouvelles dimanche soir ou lundi :)

P.S.: si je n'apparais pas dans la liste des inscrits c'est tout à fait normal... m'étant inscrit par téléphone le 13/07 à 21H... merci à benoitri l'organisateur pour sa sympathie et à Christophe pour avoir emmener mon matériel sur place et trouvé l'hébergement.

jeudi, juillet 02, 2009

entrainement?

Si on peut appeler cela...
Mais tout d'abord félicitation aux finishers de Nice : Doc Fish, Yannick, Julien, et surtout Nico qui se qualifie pour hawai...
De mon côté, le bilan de juin s'élève à 14h58 tout compris (2h43 natation, 5h49 vélo et 6h26 cap) la semaine dernière fut très light... avec 1 séance cap de 40' et 1 de vélo de 1h02... cette semaine s'annonce à peine plus chargée... gérardmer approche doucement...